Pendant 4 mois Aurélie Brihmat a fait le tour de France des centres de rééducation. La jeune cavalière de Trets (Bouches-du-Rhône), amputée d'une jambe après un accident de scooter à 17 ans, a bouclé son périple par une fête aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Aurélie Brihmat est de retour en Provence. La jeune cavalière a célèbré la fin de cette aventure le 31 août aux Saintes-Marie de la Mer.
Au lendemain de l'arrivée du Tour de France sur les Champs Elysées, Aurélie avait bouclé le sien le 29 juillet par la visite d'un dernier centre de soin, en Gironde.
Aurélie est fatiguée après 120 jours à cheval, mais comblée par la richesse d'une telle aventure.
J'étais partie pour donner mais j'ai reçu beaucoup.
"J'ai une carte de France dans mon camion, elle a pris vie au fil des étapes, on a partagé des petits bouts de vie, des histoires... ça fait tellement de bien de prendre le temps d'échanger, de s'intéresser à l'autre."
La solidarité au quotidien
Aurélie a été particulièrement touchée par la leçon de courage des enfants. "Ils vivent en fauteuil roulant dans une institution, certains ont trois ou quatre ans à vivre, et ils vivent leur vie à fond, alors qu'il y a des gens qui n'ont rien et qui passent leur temps à se plaindre".
Elle s'émerveille aussi de l'élan de solidarité qui l'a accompagnée sur sa route. "On a été nourris et logés avec nos chevaux tous les soirs, gracieusement" note-elle.
Un soutien qui l'a portée. "C'est un sacré défi sportif, reconnaît la jeune cavalière qui s'est accordée 1 heure de soins chaque jour pour suivre son protocole. Je ne serai jamais allée au bout sans être soulagée par les ostéo et les kinés. Sans oublier les physiothérapeutes qui ont pris soin des chevaux."
Un défi physique et une météo qui n'a pas été au beau fixe. "On a eu de la neige en Lozère, de la grèle en Sologne, de la pluie en Bretagne, mais je n'avais pas anticipé la canicule. Ça été très compliqué pour les chevaux" raconte-t-elle.
Un message d'espoir
Parti d'Aix-en-Provence, son tour de France avait débuté par une première étape à Nîmes le 8 avril. Spy son fidèle Border Colie sur la croupe de Boubou, elle avait créé la surprise au centre de Kenval.C'est ce message que la jeune femme a voulu faire passer au fil de ses rencontres.On peut encore entreprendre des rêves et avoir des projets complètement fous, même avec un handicap
"Je leur dis, regarde je vais faire 4000 km. Il y a des valides qui ne s'en sentent pas capables et moi je le fais. On peut encore entreprendre des rêves et avoir des projets complètement fous, même avec un handicap". L'enthousiasme d'Aurélie est un baume réconfortant sur les plaies à vif de certains handicapés. "Ça fait un bien fou, confie une patiente en fauteuil roulant. Les gens sont à l'écoute de ce qu'elle peut nous apporter".
Top départ donné à Aix-en-provence
Le jour du grand départ le 30 mars dernier, le soleil et la foule étaient au rendez-vous sur le cours Miranbeau, à Aix-en-Provence pour souhaiter bon voyage à Aurèlie sur son cheval.Amputée à 17 ans
Depuis qu’elle a été renversée en scooter et qu’elle a perdu sa jambe, à 17 ans, la jeune femme a déplacé des montagnes pour continuer à vivre comme elle l’entend.s'émerveille-telle.On a eu un élan de solidarité incroyable, tant de gens se sont mobilisés,
Cette capacité à toujours aller de l’avant, quels que soient les obstacles, c’est la force d’Aurélie. C’est une énergie qu’elle veut transmettre, dans les centres de rééducation, à ceux traversent des épreuves difficiles et qui sont prêts à baisser les bras.
Boubou son fidèle compagnon
Sur sa page Faecbook, Aurélie a partagé la préparation de son voyage comme ce « contrôle technique » pour son fidèle Boubou avant le départ:Spy le chien assistant et médiateur
Spy est aussi du voyage. "Il est formidable. Il pousse mon fauteuil, il ramasse ce que je fais tomber par terre quand je suis à cheval, et monte sur la croupe", raconte Aurélie.Le Border Collie de 4 ans est un parfait assistant. Et bien plus encore. "Quand on arrive dans un centre, les personnes n’ont pas envie de parler de leur handicap, explique Aurélie.Quand on arrive dans un centre, les personnes n’ont pas envie de parler de leur handicap
"Spy brise la glace, en plus, il a des bonbons dans son sac à dos. Certains sont plutôt attirés par les chevaux, car les chevaux sentent tout de façon incroyable et deviennent complètement immobiles au milieu des fauteuils".
Avec eux c’est plus facile de nouer le contact, les tensions se dénouent et les langues se délient.
Une grande chaîne de solidarité
Dans cette belle aventure, Aurélie est accompagnée de son père, Bernard.Il a toujours été là depuis l’accident", dit-elle simplement.Partir sans lui, c’était impossible, impensable.