Une infirmière est suspectée d'avoir mis le feu, dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 mars, aux urgences de la clinique privée d'Aix-en-Provence, service dans lequel elle travaillait. Placée en garde à vue, elle affirme avoir voulu interpeller l'établissement de santé face au manque de sécurité.
Deux incendies se sont déclarées dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 mars au sein de l'Hôpital privé de Provence (HPP), à Aix-en-Provence, a appris France 3 Provence-Alpes auprès de l'établissement et du parquet, confirmant une information de La Provence. D'après les images de vidéosurveillance, les départs de feux ont été provoqués par une infirmière travaillant dans le service d'urgences.
Que sait-on sur ces actes de malveillance ? France 3 Provence-Alpes fait le point.
Deux incendies volontaires
Dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 mars, deux départs de feu consécutifs se sont déclarés dans une clinique privée à Aix-en-Provence, a confié l'établissement médical à France 3 Provence-Alpes.
Le premier incendie a démarré vers 22 heures dans une poubelle des urgences. Il a rapidement été maîtrisé par un agent de sécurité spécialisé dans les incendies. Le deuxième a été déclenché à 23h20 dans la salle de pansement du service des urgences. C'est un médecin urgentiste qui a éteint les flammes à l'aide d'un extincteur. L'ensemble des patients hospitalisés et le personnel ont été évacués. L'incendie n'a fait aucune victime, selon le procureur de la République d'Aix-en-Provence.
Les pompiers sont rapidement intervenus sur place pour éteindre le feu. L'incendie ayant été déclenché à deux reprises dans une poubelle a permis aux pompiers d'affirmer qu'il s'agissait d'un acte volontaire.
La suspecte identifiée par la vidéosurveillance
C'est grâce à l'aide des images de vidéosurveillance que la suspecte a été identifiée. Il s'agit d'une infirmière de 22 ans qui travaillait depuis un an et demi dans le service des urgences de cette clinique privée d'Aix-en-Provence.
Reconnaissable, la jeune femme a rapidement été appréhendée par les forces de l'ordre, selon les informations de l'hôpital.
L'infirmière accuse la direction du manque de sécurité
Interpellée et placée en garde à vue, l'infirmière a d'abord nié les accusations. Puis confrontée aux images de vidéosurveillance, constituant des preuves pour les forces de l'ordre, elle a finalement reconnu être à l'origine de ces deux départs de feu.
Selon le procureur de la République, l'infirmière a avoué qu'elle souhaitait "attirer l'attention de l'administration hospitalière sur le niveau de sécurité insuffisant". Lors de ses auditions, elle a aussi précisé que "d'autres employés s'inquiétaient" de la situation au sein de l'établissement hospitalier.
Des propos que réfute la clinique privée. "Pour nous, la sécurisation des services d'urgence est une priorité. On a mis en place beaucoup de choses", a confié la direction à France 3 Provence-Alpes. Elle cite, d'ailleurs, plusieurs dispositifs de sécurité récemment instaurés. Un sas de sécurité et des bornes antibéliers ont été installés à l'entrée du service des urgences. Ces mêmes caméras, qui ont permis d'identifier la coupable, couvrent également l'ensemble de l'établissement. Un agent de sécurité incendie est aussi d'astreinte 24 h sur 24.
Elle risque 10 ans d'emprisonnement
Une enquête a été ouverte à l'encontre de l'infirmière. Elle est accusée de "destruction et de dégradation par moyens dangereux", selon le procureur de la République.
L'accusée a été déférée par le parquet ce mardi 26 mars pour une comparution immédiate devant le tribunal. Elle risque jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
Selon les indications du procureur, l'auteure des incendies est psychologiquement fragile.