Depuis dimanche, 46 pompiers de la caserne d’Aix-en-Provence sont en arrêt maladie. Cela représente un tiers de l’effectif. Témoignage.
Entre 2000 et 2019, le nombre d’interventions pour la caserne d’Aix-en-Provence, est passé de 12.000 par an, à 19.000. Les effectifs de pompiers eux, n’auraient pas évolué d’après les syndicats.
Résultat, les secouristes sont à bout. Depuis dimanche, 46 pompiers sont en arrêt maladie. Cela représente un tiers de l’effectif de la caserne, qui compte 120 pompiers professionnels. Une vague de contestation, et de profond malaise.
"Sans mon médicament, je ne tiens plus"
C’est ce que nous explique le pompier que nous avons rencontré. Il souhaite garder l’anonymat, mais tient à témoigner du profond mal-être qui l’habite."Quand j’ai commencé, il y a une dizaine d’année, nous étions 35 pour une garde, et nous faisions 50 interventions par jour. Aujourd’hui, nous sommes 22,23 par garde, pour des journées à plus de 70 interventions", explique-t-il.
Ce manque d’effectif, a fini par peser sur sa santé, sur son moral. Aujourd’hui, après un premier arrêt maladie de 3 mois, il est toujours sous anti-dépresseurs. Le pompier l’affirme, "sans mon médicament, je ne tiens pas, je ne dors plus".
Un mal-être, qui a fini par peser aussi sur ses interventions : " on est tous dans la même situation, et on est moins bon en intervention. C’est sûr, je ne suis plus le pompier que j’étais avant ", regrette-t-il. C’est pourquoi il a décidé de prolonger son congé maladie.
"On aide les gens, mais on ne nous aide pas"
Selon lui, les pompiers de la caserne, souffrent d’un manque de reconnaissance : "on aide les gens, mais on ne nous aide pas, et quand vous rentrez chez vous après une garde, ce mal-être, cette haine, vous les conservez" explique-t-il.Contactée par téléphone, la direction du Service Départemental d'Incendie et Secours des Bouches-du-Rhône, a refusé notre demande d'interview, mais assure qu'un recrutement de pompiers volontaires est en cours. L'objectif serait d'atteindre les 180 pompiers volontaires.
Les syndicats de pompiers affirment de leur côté qu'il faudrait recruter 30 pompiers professionnels, pour éteindre le feu, à la caserne d'Aix-en-Provence.