Les professionnels de la restauration ont annoncé la nouvelle dimanche soir. A Aix-en-Provence et Marseille, ils peuvent reprendre le service dès ce lundi midi, avec un protocole sanitaire renforcé pour lutter contre l'épidémie du Covid-19. Les bars et les salles de sport restent fermés.
A l'issue de la réunion, dimanche soir, entre le préfet de région, Christophe Mirmand et les professionnels de la restauration, Bernard Marty, président de l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) a annoncé que les restaurants à Aix-en-Provence et Marsseille pouvaient reprendre du service dès ce lundi midi.
Une réouverture soumise à un protocole sanitaire renforcé, détaillé par le préfet :
- service assis à table uniquement (interdiction de consommer debout en intérieur comme en extérieur)
- au moins un mètre entre chaque chaise
- limitation à six convives par table (enfants compris)
- port du masque par le personnel et les clients à l'entrée et lors de déplacements
- gel hydroalcoolique sur toutes les tables
- affichage de la capacité maximale d'accueil à l'entrée
- mis en place d'un "cahier de rappel" avec les noms et téléphone des clients à disposition des autorités sanitaires
#COVID19 : #réouverture des restaurants à #AixenProvence et #Marseille ce lundi 5 octobre sous réserve du respect du protocole sanitaire. ???? pic.twitter.com/1ZPOfLwBtJ
— Préfet de la région PACA et des Bouches-du-Rhône (@Prefet13) October 5, 2020
Le paiement à table doi être privilégié et les clients seront "incités" à réserver pour éviter les attroupements aux abords des restaurants.
Des différences entre les territoires qui ne passent pas
"C'est un soulagement, je ne dirais pas "heureux" car depuis hier soir c'est la course, a réagi Frédéric Jeanjean, patron de la Brasserie des Templiers à Marseille, il a fallu appeler les fournisseurs, appeler les personnels, c'est une course contre la montre"."Heureux, on le sert quand l'ensemble des professionnels, cafetiers, hôteliers, restaurateurs, et les discothèques seront en situation de travailler", ajoute-t-il.
"Il faudra nous expliquer pourquoi quand on s'assoit pour prendre une entrecôte, on se contamine moins que quand on s'assoit pour boire un café", interroge Frédéric Jeanjean.Il y a quand même une mesure qui est incompréhensible, c'est que les cafetiers et les bars restent fermés.
Pour lui, avec ses décisions, le gouvernement "pousse les gens à bout en faisant des différences entre les territoires".
"On voit que partout en France, on a franchi allègrement tous les seuils d'alerte et qu'il n'y a que les Bouches-du-Rhône qui ont subi ces mesures qu'on peut ressentir comme injustes, on peut se poser quand même des questions".
Le restaurateur déplore ces 10 jours de perdus. Il a le sentiment de payer les frais d'un règlement de compte entre le ministre de la Santé et le professeur Raoult de l'IHU Méditerranée.
"Si Monsieur Véran avait accepté de discuter avec nous.... Ce n'est pas de notre faute si on est Marseillais, et si le professeur Raoult est à Marseille", lâche-t-il.
Il accepte toutes ces mesures, et il est prêt à s'adapter. Frédéric Jeanjean a déjà d'ailleurs à disposition un cahier de rappel pour pouvoir contacter les clients en cas de besoin.
En acceptant cette réouverture, le gouvernement a suivi l'avis du Haut Conseil de Santé Publique, qui a validé dimanche le protocole sanitaire renforcé proposé par les professionnels du secteur.
Cela permet aux restaurateurs parisiens de rester ouverts même si l'Ile-de-France est désormais classée "zone d'alerte maximale" comme Marseille le 23 septembre. C'est le sentiment exprimé sur Twitter par la maire de Marseille, Michèle Rubirola.
Je me réjouis de la réouverture dès aujourdhui des restaurants à #Marseille. Mais il est regrettable que cette décision soit prise pour ne pas avoir à les fermer ailleurs.
— Michèle Rubirola (@MicheleRubirola) October 5, 2020
Toujours en zone d'alerte maximale
Les derniers chiffres de l'ARS PACA datés de vendredi se rapportent à la semaine de 21 au 27 septembre. Ils placent toujours Aix-Marseille en zone d'alerte maximale selon les trois indicateurs retenus :- taux d'incidence (nombre de cas pour 100.000 habitants) : 235 pour 100.000
- taux d'incidence chez les plus de 65 ans : 250 pour 100.000
- taux d'occupation des lits réa par des patients Covid : 34 %.