Le parquet de Tarascon a ouvert une enquête pour notamment suppression de données informatiques, concernant un changement d'attitude de Franck Elong Abé, le détenu qui a mortellement agressé Yvan Colonna, à la prison d'Arles en 2022.
Le parquet de Tarascon a ouvert vendredi une enquête préliminaire après que deux députés corses ont relevé "un dysfonctionnement majeur", et un "possible effacement volontaire de données" sur l'agresseur d'Yvan Colonna, mort le 2 mars 2022 à la prison d'Arles.
Cette enquête, confiée à la police judiciaire de Marseille, a été ouverte notamment pour suppression de données informatiques dans un système de traitement automatisé mis en oeuvre par l'Etat, a expliqué à l'AFP le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau.
Une surveillante aurait signalé "un changement d'attitude" de l'agresseur
Dans le cadre de la commission d'enquête parlementaire sur l'agression mortelle du militant indépendantiste corse, les députés Jean-Félix Acquaviva (Liot) et Laurent Marcangeli (Horizons) ont signalé au procureur de la république de Tarascon, qu'une surveillante de la maison d'arrêt d'Arles, a indiqué à plusieurs reprises avoir "reporté dans le logiciel Genesis (de traitement de données sur les détenus, ndlr) des faits importants", notamment un "changement d'attitude" de l'agresseur Franck Elong Abé.
"Cependant, nous avons pu constater que ces observations ne figurent ni dans le logiciel de surveillance Genesis, ni dans l'onglet complémentaire transmis par la direction de l'administration pénitentiaire", écrivent les élus dans une lettre datée du 5 juillet.
"Si ces agissements venaient à être vérifiés à la suite des investigations menées sous votre autorité, il nous incombe également de vous signaler des faits de non-assistance à personne en danger ayant entraîné la mort de M. Yvan Colonna", ajoutent-ils.
En mai dernier, le rapport de la commision d'enquête parlementaire pointait de "graves défaillances" quant à l'appréciation de la dangerosité de Franck Elong Abé, atteint de troubles psychiatriques.
Avec AFP.
