"On ne peut détruire la planète et protéger la nature en même temps" : les riverains s'opposent à une ligne Très Haute Tension en Camargue

Des habitants se sont regroupés en collectif pour s'opposer au tracé de la future ligne Très Haute Tension entre Fos-sur-Mer et Jonquières-Saint-Vincent dans le Gard, d'ici 2028.

Jean-Pierre Fejoz est éleveur ovin, dans la plaine de la Crau, à Arles. Une zone classée Natura 2000, où l'on produit un foin AOP. C'est dans ce bout de Camargue que RTE prévoit l'implantation d'une nouvelle ligne aérienne Très Haute Tension de 400 000 volts et longue de 65 km entre Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Jonquières- Saint-Vincent dans le Gard, d'ici 2028. 

Concertation publique jusqu'au 7 avril

L'éleveur s'inquiète des risques de pollution de l'eau : "cette eau, c'est pour arroser les prés et elle va dans la nappe phréatique, et ça alimente toute la commune d'Arles".  "S'il y a un problème dans la nappe phréatique, à Arles, ils n'auront plus d'eau pour boire et les moutons, on ne pourra plus les nourrir", alerte-t-il au micro des journalistes de France 3 Provence-Alpes, Loïc Cohen Hebbache et d'Alban Poitevin.

RTE a lancé une concertation publique préalable le 12 février, qui s'achèvera le 7 avril. Le projet prévoit l'installation de plus de 180 pylônes de 50 à 60 mètres de haut, l'équivalent d'un immeuble de 15 à 20 étages, souligne le collectif d'opposants. Selon RTE, cette ligne est nécessaire pour répondre à "une augmentation considérable des besoins en électricité en Paca d'ici 2030".

Deux tracés à l'étude

Deux tracés sont à l'étude "prenant en compte les éléments représentatifs du territoire et les contraintes techniques", selon le gestionnaire du réseau de transport d'électricité. 

Un collectif d'habitants s'est constitué pour protester contre le tracé. La page Facebook compte plus de 700 membres.  Une pétition a été mise en ligne, elle a rassemblé plus de 7000 signatures depuis le 20 février. 

"Quels sont les conséquences ? quels sont les risques ? on ne peut pas nous balancer 65 km de pylônes qui font 60 mètres de haut, en nous disant 'choisissez si c'est chez toi ou chez moi'", explique Isabelle Gex, collectif des riverains d'Arles Plaine de la Crau. "Même si ça s'inscrit dans un processus de décarbonation, et bien sûr personne ne peut s'opposer à ça, mais on ne peut détruire la planète et protéger la nature en même temps", ajoute-t-elle. Le collectif demande l'étude d'un tracé de moindre impact. 

Le maire demande plus de transparence

Le maire d'Arles, Patrick de Carolis partage les inquiétudes de ses administrés. Il reproche le manque de transparence du projet. Selon lui, beaucoup d'Arlésiens ne sont pas informés de la concertation en cours, ou ne parviennent pas à s'inscrire aux réunions. "Peut-être y aurait-il fallu qu'il y ait des études d'impact sur l'eau, sur la nappe phréatique, estime l'élu. "La Crau, c'est notre nappe phréatique", ajoute-t-il, rappelant que 350 000 personnes qui boivent cette eau". 

On ne connaît pas l'impact de ces pylônes sur la terre, sur la santé des habitants, pourquoi aller si vite ?

Patrick de Carolis, maire d'Arles

France 3 Provence-Alpes


Une réunion est prévue lundi 11 mars, entre les maires concernés, RTE et le préfet.

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