Le feu s'est propagé à grande vitesse jeudi après-midi dans le sud d'Arles, de la zone de Fourchon vers des habitations. Huit ont été touchées et les propriétaires impuissants face à la virulence des flammes n'ont pu que constater les dégâts.
Toute une vie partie en fumée. Gilbert ne peut que regarder le feu consumer l'intérieur de sa maison. Impuissant devant les flammes à l'œuvre dans son salon.
"Vous vous rendez compte, une maison que j'ai construite en 1969, ce n’est pas croyable, ce n’est pas possible, confie-t-il des larmes dans la voix. Jamais je n’aurais pensé voir ma maison comme ça, ce n’est pas vrai", ajoute-t-il dans un souffle.
Obligé de fuir en toute hâte face à l'avancée du feu, le propriétaire de 91 ans est revenu avec un pompier dans l'espoir de récupérer ses médicaments. Quelques papiers, et ses deux chats.
"Je ne peux pas vous laisser entrer, je suis désolé, il n'y a plus de toiture et on a un risque d'effondrement du mur", explique le sapeur-pompier.
Le toit en feu de la maison s'est écroulé. Le nonagénaire ne semble pas réaliser pas la situation. Il confie même les clés de chez lui au pompier. "On n'entrera pas monsieur, les fenêtres sont toutes cassées. Le mur est fissuré horizontalement, ce serait prendre trop de risque de rentrer".
"Tout a brûlé dedans, ça brûle depuis une bonne heure", tente de faire comprendre le pompier.
Le regard rivé sur sa maison en feu, le vieil homme s'accroche à un dernier espoir. "On dirait que ça ne brûle pas dans les chambres, parce que vous comprenez, mes papiers sont dans les chambres".
Des sauts de feu jusqu'aux maisons
Dans ce secteur d'Arles, proche de la zone commerciale de Fourchon, le feu s'est propagé rapidement jeudi après-midi sous l'effet d'un vent virulent. Arrivé dans le lotissement, il a sauté de cime en cime et il a embrasé la toiture de Gilbert collée aux arbres.
"À un moment donné, j'ai vu que mes cyprès flambaient, et dix minutes tout a brûlé, vous n'avez plus que du bois."
"C'est ma belle-sœur qui a appelé les pompiers. Quand je suis sorti, j'ai vu la fumée, et qu'il ne faisait que venir plus de fumée, j'ai eu peur."
"En plus de ça, il y avait une chaleur intense, pour y aller, je n’ai pas pu prendre le chemin parce qu'il faisait trop chaud. Le temps que je fasse le tour de ma piscine pour arriver au portail, les pompiers étaient là. Ils m'ont pris et emmené".
Devant son jardin noirci, Rayan mesure sa chance. Sa maison a été épargnée, mais il est sous le choc. "C'est arrivé très vite, en cinq minutes avec le vent, c'est incroyable, raconte-t-il, mais la maison est intacte, c'est que du matériel... pas comme nos voisins, toit effondré, maison détruite".
"Je voyais les flammes juste là et j'ai appelé les pompiers, Dieu merci on a la caserne à même pas 40 secondes de la maison".
Quand les cyprès environnants se sont enflammés et ont gagné la maison d'à côté, les pompiers ont fait évacuer la famille. "Pour éviter qu'on soit bloqués, ils ont dit à leur troupe "repliez-vous" et on est partis du côté de la caserne, on a abandonné la maison".
"J'ai essayé de prendre des papiers, de sauver deux ou trois trucs, mais j'étais tout seul".
Parti à proximité d'un hypermarché de la zone de Fourchon, près de la RN113, le feu a parcouru 70 hectares en quelques heures avant d'être maîtrisé par les 250 pompiers mobilisés. Il n'y a pas eu de blessés.