Dans un entretien au Figaro, le PDG de Total Patrick Pouyanné, a dénoncé l'exclusion de l'huile de palme de la liste des biocarburants. La "viabilité" de la bioraffinerie de La Mède en serait par conséquent menacée.
Les députés ont supprimé mi-décembre l'avantage fiscal dont pouvaient bénéficier les biocarburants à base d'huile de palme, une mesure qui "remet potentiellement en cause la viabilité de l'unité, la rentabilité globale du site et le maintien d'emplois", a affirmé M. Pouyanné dans un entretien publié vendredi sur le site internet du Figaro.
"Je ne fais pas de chantage à l'emploi. Mais soyons clairs: ce n'est pas parce que Total est riche qu'il a vocation à faire tourner des usines à perte", a-t-il insisté.
En adoptant mi-décembre dans le projet de budget 2019 cette mesure, les députés ont réintroduit une exclusion qu'il avaient déjà adopté en première lecture du texte, contre l'avis du gouvernement, mais qui avait ensuite été rejetée par le Sénat.
Une raffinerie reconvertie
Le géant pétrolier a reconverti sa raffinerie de La Mède en bioraffinerie, et le biocarburant qui y sera produit doit provenir en partie d'huile de palme, accusée par des associations environnementales de favoriser la déforestation.Selon Total, la bioraffinerie pourra traiter 650 000 tonnes par an et elle s'approvisionnera en huile de palme "durable et certifiée" à hauteur de 300 000 tonnes au maximum.