Blocage de la raffinerie Total de La Mède : 16 militants Greenpeace en garde à vue

Des militants de Greenpeace ont bloqué ce mardi l'entrée de la raffinerie de La Mède près de Marseille dans les Bouches-du-Rhône. 16 d'entre eux sont en garde à vue. 13 continuent l'occupation pour dénoncer la production de carburant à base d'huile de palme, cause de déforestation. 

Une cinquantaine de militants Greenpeace ont bloqué l'entrée de la raffinerie Total de La Mède ce mardi vers 6 heures du matin.

Ils dénoncent la production de carburant à base d'huile de palme qui induit une déforestation notamment en Asie du Sud-Est. "La raffinerie de la Mède est un haut-lieu de la déforestation importée en France avec 550.000 tonnes d'huile de palme importée par an, ce qui correspond à 64% de la consommation française", a dénoncé Clément Sénéchal, chargé de campagne climat et forêt de Greenpeace France, auprès de l'AFP.

Deux containers sont fixés au sol

Des militants se sont enchaînés aux containers oranges arrimés au sol à l'intérieur desquels ont été prévus des vivres.

A 9 heures, la situation était calme. Les militants s'attendaient à ce que la police mette du temps à les déloger, compte-tenu de leur solide installation sur place et de leur préparation.

Les militants, formés pour ce type d'action, ont déroulé une banderole "Déforestation made in France" devant les containers oranges sur lesquels sont juchés d'autres membres de l'association. Ils sont déterminés à rester devant la raffinerie.

16 interpellations

Aux alentours de 10 heures 30, des cars de CRS sont arrivés sur place pour déloger les militants. Une soixantaine d'agents ont pénétré à l'intérieur du site, sciant les chaînes avec une disqueuse, selon la préfecture de police. 16 activistes ont été interpellés et placés en garde à vue mais l'occupation de la raffinerie se poursuit. 13 militants sont encore à l'intérieur, munis de banderoles. La Direction du groupe Total a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas les déloger car ils ne semblent pas gêner le fonctionnement de l'usine.

Une huile de palme "durable et certifiée"?

La raffinerie de Total La Mède a démarré la production de biocarburant à base d'huile de palme début juillet dernier, malgré l'opposition des associations de défense de l'environnement. 250 personnes travaillent sur cette production.

L'usine doit traiter 650.000 tonnes d'huiles et graisses par an, et s'approvisionner en huile de palme "durable et certifiée". Elle s'engage à ne pas dépasser 300.000 tonnes par an, soit moins de 50% du volume des matières premières nécessaires.

Une certification qui "ne fonctionne pas", selon Clément Sénéchal, chargé de campagne forêt et climat Greenpeace France : "l'industriel indonésien auprès duquel Total se fournit ne respecte pas ses engagements zéro déforestation (...) et même si c'était le cas, une telle demande accroît mécaniquement la pression continue sur la terre".

On sait depuis 2015 que les hydrocarbures à base d'huile de palme ont un bilan carbone 3 fois pire que les équivalents fossiles si on prend les émissions indirectes qui sont liées à la déforestation.

Fin de l'avantage fiscal pour Total

Le 11 octobre dernier, le Conseil constitutionnel a débouté le groupe Total alors que ce dernier intentait un recours contre les députés après le vote de la suppression de l'avantage fiscal aux carburants à base d'huile de palme dès 2020. 

Un revers pour Total, Total qui évalue entre 70 et 80 millions d'euros son impact négatif sur le résultat du site.
 
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