Les emballages ? Disparus. Dans un eco-drive, le client achète des produits en vrac, souvent vendus dans des bocaux. Après consommation, il ramène les bocaux et ce geste lui "rapporte" 10 centimes pièce. Un eco-drive a ouvert à Aubagne : Fanny et Rosaly. Un autre est à Aix-les-Milles : Boc'.
En réalité, elles ne s’appellent pas Fanny et Rosaly "Nous avons pris des pseudos à consonance provençale." Elles se prénomment Anaïs et Karine. Elles sont cheffes d’une entreprise d'un genre nouveau.
Ici, le client passe sa commande sur internet. Lorsqu’il arrive au magasin, tout est prêt et payé. Sur chaque bocal, une étiquette précise si le produit est bio, sa quantité, le nombre de calories et sa traçabilité. Le client mange son produit (sauf s‘il s’agit de savon) et revient avec des bocaux vides. Une consigne de 10 centimes par contenant lui est offert.
Fanny et Rosaly a été ouvert en août 2020. "L’idée est venue en voyant des clients qui n’osaient plus entrer dans des boutiques, par peur d’attraper la Covid", se souvient Karine Giraud. Les deux associées ont trouvé un partenaire français important "My retail box", ce qui a ouvert les bras des banquiers. Ce partenariat leur permet également de travailler avec une centrale d’achat. Les produits sont très locaux.
La bière est le seul produit qui pose problème. Aucune entreprise ne nettoie les bouteilles en verre dans les environs. Donc les clients gardent les bouteilles et les jettent eux-mêmes dans les containers de tri.
Les deux femmes connaissent le commerce traditionnel et doivent s’adapter à la vente en ligne. "Dans un magasin, on parle d’humain à humain. On peut conseiller un produit. Maintenant, nous avons peu de contact." Le lien est créé sur le net.
A Aix-les Milles, un autre éco drive a ouvert mi-novembre. Les deux associés travaillaient ensemble dans une agence de communication pour grands groupes industriels. Les voilà dans le miel, les graines et le légume bio.
Lauriane Borgna et Martial Pont ont appelé leur entreprise Boc’. Ils se déplacent plusieurs fois par semaine pour distribuer leurs paniers sur d'autres points, dans le centre d’Aix-en-Provence, à Greasque ou Ventabren.
Les affaires marchent bien. Environ 150 clients ont commandé au mois de mars. Parmi eux, 60 personnes sont devenues fidèles, comme pour Fanny et Rosaly.
Ils ont découvert le principe de l’éco-drive avec le Drive Tout Nu, un modèle créé à Toulouse. Et ils se sont lancés. Aujourd’hui, ils manquent de bras mais pas de projets "On envisage une livraison à domicile payante, on organise des dégustations et on rêve d’un blog de recettes."
Alors que leurs clients ramènent volontiers les bocaux, ils souffrent souvent de trous de mémoire pour les sacs en tissu. C'est un nouveau mode de vente, il faut affiner tous ces petits détails.
Pour choisir votre eco-drive, cette carte peut être utile. Et l'on peut imaginer que les sites vont se multiplier.
Les grandes villes ont déjà leurs magasins de vrac. Il y en aurait huit rien qu'à Marseille. Ces éco-drives permettent d'en profiter sans aller en centre-ville.