Le parquet d'Aix-en-Provence a mené une perquisition mardi 3 décembre à la mairie de Trets. Des dossiers concernant des marchés publics ont notamment été saisis. Le maire se dit "victime d'une machination d'anciens collaborateurs".
Jean-Claude Féraud est soupçonné de corruption. Le maire de Trets (Bouches-du-Rhône) aurait "favorisé la même entreprise de travaux publics et réalisé de faux appels d'offres", indique l’association de lutte contre la corruption Anticor 13.
Le maire de Trets se dit "victime d'une machination d'anciens collaborateurs aujourd'hui remerciés".
Dans cette affaire, une perquisition ordonnée par le parquet d'Aix-en-Provence, menant une enquête préliminaire, a concerné mardi 3 décembre le service financier de la mairie.
Une journée de perquisition
Selon des témoins, la section de recherches d'Aix-en-Provence est restée de 8h à 20h dans les locaux de la municipalité.Elle a saisi l'ensemble des dossiers de marchés publics concernant la ville de Trets depuis quatre ans.
"J'ai toujours respecté les règles d'attribution des marchés publiques, aujourd'hui confiés à un cabinet privé basé à Lyon", précise le maire.
17 heures d'enregistrements
Des témoins possèdent 17 heures d'enregistrements "mettant en cause le maire"."Nous avons 20 Go de données contre lui. Les enregistrements montrent comment la société a été favorisée", explique Anticor 13.
"S'il y a eu des irrégularités", dit-il, "je ne suis pas courant".
Le maire aurait aussi fait poser un portail sur son domaine viticole par des employés municipaux.
"Celui-ci a été dernièrement découpé et retiré", affirme une personne de la commune. Le portail a été transformé en barrière et installé sur un chemin de défense de la forêt contre les incendies (DFCI).Toujours selon plusieurs sources, la mairie aurait acheté des bouteilles du domaine de l'Anticaille, celui de la famille de Jean-Claude Féraud, pour les colis de Noël municipaux.
Des plaintes contre le maire
Outre les soupçons de corruption, quatre plaintes ont été déposées contre le maire.D'anciens employés dénoncent des faits de "harcèlement moral et du détournement de fond".
Des dénonciations en 2017
Un corbeau a taggué les murs de bâtiments communaux en juillet 2017. Des inscriptions évoquant "du favoritisme et du népotisme" de la part du maire et de ses adjoints ont été tracées à la bombe de peinture noire.Des courriers ont également été envoyés pour mettre en cause "la gestion municipale".