Lorsque des incendies se déclarent en Suède et en Grèce, la solidarité européenne est activée. La nouvelle ne tombe par sur les pompiers comme une massue, dans l'affolement. Bien au contraire. L'anticipation est solide. 60 pompiers du sud-est de la France sont partis en Suède.
En matière de secours, les pays européens sont très solidaires. Lorsqu'une catastrophe touche l'une des nations (incendie, inondation, séisme...) Le centre Emergency Response Coordination Centre (ERCC), basé à Bruxelles, est alerté. Le pays touché va déclarer ce qui lui arrive (exemple : un séisme) et ce qu'il demande (exemple : des spécialistes en sauvetage déblaiement.) L'ERCC va ensuite répercuter l'information au centre opérationnel de chaque pays européen. Ces mêmes pays ont déclaré en amont leur capacité d'intervention : tant de matériel disponible, de personnel, pour tel type d'intervention. La décision d'un départ doit être validée par le président de la république et le ministre de l'intérieur.
Il faut compter 24 à 36 heures pour faire partir des équipes.
2001 : l'Europe organise ses secours
A force de coopérations désordonnées, ne correspondant pas bien aux besoins sur le terrain, une organisation impressionnante a été mise en place à partir de 2001. Depuis, elle s'affine. Partir dans un pays étranger, sur une situation d'urgence, sous-entend une multitude de détails à régler : volontaires recensés, passeport en règle, vaccins à jour, essence pour les tronçonneuses conditionnée selon les normes, bouteilles d'oxygène rangées dans des caisses adaptées au transport en avion. Une liste sans fin...
Communiquer avec la population pendant une intervention
Les secouristes doivent savoir parler anglais. Avec la population mais aussi entre eux. En Suède, par exemple, une équipe de secouristes était composée de Polonais, Italiens et Français. Au cours de leurs entraînements, on les met face à des douaniers qui ne veulent pas les laisser décoller, des policiers qui refusent de les laisser pénétrer sur la zone d'intervention, des maires qui se contredisent... Parfois dans la langue du pays... Un vrai casse-tête pour des sauveteurs qui dorment, mangent et se lavent déjà dans des conditions peu confortables.
Dans le monde entier
Le monde entier peut solliciter l'organisation européenne. C'est ce qu'il se passe d'ailleurs. Mais aucun pays n'est obligé de secourir les autres. Un problème diplomatique ou politique peut bloquer la solidarité.
Le retour de Suède
Ce jeudi, 60 pompiers du sud de la France rentreront de leur mission en Suède. 30 d'entre eux viennent de la Sécurité Civile de Brignoles, 13 pompiers des Bouches-du-Rhône, 2 du Var, 1 du Gard et 1 de la Haute-Garonne. 3 avions ont également été engagés là-bas. En été, le soleil ne se couche pas, les journées de lutte contre le feu ont dû être longues et éprouvantes.