Cabannes : des résidents d'un "terrain solidaire" menacés d'expulsion

Le propriétaire appelle son terrain "Les grandes terres" et accueille des familles en grandes difficultés. Le maire de Cabannes l'a assigné en justice pour infraction au code de l'urbanisme. Les résidents sont menacés d'expulsion.

Depuis 2014, David Collard accueille sur son terrain agricole des familles en grandes difficultés. Quarante familles ont pu trouver refuge ici depuis le début du projet, une vingtaine d'enfants a pu être scolarisée dans le secteur.

Le maire de Cabannes (Bouches-du-Rhône) a assigné le propriétaire en justice, devant le tribunal correctionnel de Tarascon, pour infraction au code de l'urbanisme. Non seulement le terrain n'est pas viabilisé, mais il est situé en zone inondable. En cas d'incident ou d'inondation, le maire serait tenu pour responsable.

La justice doit se prononcer sur l'expulsion des familles, le 25 janvier prochain.
 


Ici, pas de locataires, mais des résidents

Depuis quatre ans, lorsque le propriétaire rend visite à ses locataires, ils ne parlent ni de bail, ni de caution, ni de garant, il n'y en a pas. Ici, les occupants ne sont pas locataires, mais résidents. Ils payent entre 100 et 200 euros par mois et l'argent est réinvesti pour l'entretien du terrain.

J'ai eu quelques fois envie de baisser les bras, mais ça serait abandonner tous ces gens qui sont dans le besoin, qui ont peu de revenus... C'est la justice qui décidera et on aura peut-être un jour la gendarmerie qui viendra expulser tout le monde... On est en France, j'ai de l'espoir

indique David Collard, le propriétaire du terrain.

Installée dans un mobile-home, la famille Petit a quitté sa région d'origine, faute de trouver un travail. Ils sont devenus résidents des "grandes terres" depuis plus d'un an.

Pour trouver un travail, il faut un justificatif de domicile et pour avoir un domicile, il faut prouver qu'on travaille, alors comment on fait pour commencer ? On vient chez David et on peut commencer

explique Sébastien Petit, un des résidents.

Depuis leur installation, Sébastien et son épouse ont tous les deux trouvé un emploi.

En ce moment, une dizaine de familles réside aux "grandes terres", retraités, chômeurs ou salariés, ils sont inquiets et attendent le 25 janvier, pour connaître la décision du tribunal.


Notre reportage tourné en 2016 :
 
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