Bouches-du-Rhône : 100 poules brûlées vives, mais qui en veut à une ferme bio de Gignac-la-Nerthe

Un centaine de poules sont mortes dans l’incendie de leur poulailler. Les agriculteurs se sont retrouvés, impuissants, devant un tas de planches brûlées. Depuis un an et demi, ce couple produit du bio à Gignac-la-Nerthe, dans les Bouches-du-Rhône. Il subit des dégradations à répétition.

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"On a perdu nos bêtes, on est choqués. Ce ne sont pas des morceaux de papier, ce sont des êtres vivants", déplore Thibaud Beysson en parlant de ses poules. "On s'en occupe tous les jours. On leur donne à manger, elles nous font des œufs. C'est une partie de nous qui est partie en fumée." 

Installé depuis deux ans à Gignac-la-Nerthe, le couple Beysson subit des actes de vandalisme depuis un an et demi. La semaine dernière, ils retrouvent également des plantes arrachées, coupées ou piétinées. Jusqu'à 30 % de perte, c'est-à-dire leur bénéfice. Parfois, c'est l'arrosage qui est détruit.

"On me casse mon travail. Moi je me lève à 1 heure du matin. Je transpire comme un bœuf. Pour vendre quoi ? Pour vendre des légumes à 1 euro le kilo ? Et quand on me saccage mon tracteur, ça me coûte 3.000 euros. Mais où on va ?", s’indigne Thibaud Beysson. 

Cette fois-ci, un cap est franchi avec la cruauté animale. Le couple a déposé huit plaintes pour ces dégradations. "En fait, on a l'impression qu'ils ne veulent pas de nous. Les gens autour. Je ne sais pas qui. On n'incrimine personne parce qu'on ne sait pas. Même si on a des doutes", confie Caroline Beysson.

Des relations de voisinage tendues

Le terrain des agriculteurs appartient à la commune. A côté de chez eux, la version des faits est différente. Tout a commencé avec la vente en direct. L'exploitante et ses clients roulaient trop vite, selon les voisins. Ils ont donc fermé le chemin d'accès dont ils sont propriétaires.

"On lui a proposé de rouler plus doucement. Une première fois, une deuxième fois, une troisième fois, jusqu'à ce qu'on soit obligé de mettre des dos d'âne (…) Et maintenant il y a eu un incendie chez elle et elle nous accuse (…) en insinuant que c'est nous quoi en gros,"  décrit le voisin Rudy Bayer.

"Je tiens à préciser que c'est nous-mêmes qui avons réveillé les voisins quand il y avait le feu", raconte Rudy Bayer. "Après, c'est facile d'accuser les "gitans" qui vivent à côté", continue le voisin. "On a le sentiment qu'on n'est pas Gignacais alors que ça fait 40 ans que c'est la quatrième génération, cinquième avec mon fils, qui est sur Gignac."

Pas de paysans sur ces terres en jachère

Christian Amiraty, maire de la commune, voit un enjeu plus important dans ce conflit de voisinage. Il estime que sa politique de reconquête des terres agricoles dérange.

"Dans une zone où beaucoup de constructions sont illégales, où les gens n'ont pas forcément envie de venir voir du monde qui passe près de chez eux, il y a un rejet de la politique agricole que nous menons depuis 13 ans", explique le Christian Amiraty, maire de Gignac-la-Nerthe.

"L'enjeu c'est la politique municipale en matière agricole. Elle dérange beaucoup certaines personnes," selon l'édile. 

La population est très touchée par cet incendie

La population gignacaise a été choquée. Certains habitants ont proposé de racheter un poulailler ou des poules. 

Une enquête de police est en cours et des caméras de vidéoprotection vont être installées sur le site agricole. Comme dans les grandes villes... Mais la mairie tient à ce que ces agriculteurs travaillent en toute sécurité.

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