Lundi 30 mars, 150 salariés de Carrefour à Vitrolles sont restés à l'extérieur du centre commercial. Ils ont exercé leur droit de retrait pour non-respect des règles sanitaires. Un agent de sécurité serait en réanimation et quatre agents ont été mis en arrêt de travail.
Ce lundi 30 mars, 150 salariés de Carrefour à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) ont refusé de prendre leur service. Ils ont exercé leur droit de retrait, pour non-respect des règles sanitaires. Devant l'entrée du centre commercial, plus de 400 clients attendaient l'ouverture de l'hypermarché.
En dehors des règles sanitaires nationales qui consistent à mettre en place des plaques de "plexi-glace" entre les caissières et les clients, les salariés dénoncent l'absence de nettoyage des chariots de provisions et des zones de contact avec le public.
"Les salariés ont la boule au ventre en venant travailler", explique Reda Longar, représentant du personnel à Carrefour Vitrolles, "ils ont peur de venir travailler parce que les règles ne sont pas respectées, les caissières n'ont pas de masques".
Selon le représentant, six salariés seraient positifs au COVID 19 et un agent de sécurité serait actuellement en réanimation, victime de la maladie. Quatre agents en contact avec lui ont été mis en arrêt de travail.
Les salariés qui ont exercé leur droit de retrait dénoncent le manque de matériel de protection (masques, gants ou encore gels hydro-alcooliques). Des masques devraient être livrés en début d'après-midi, précise Reda Longar.
Toujours selon le représentant du personnel, hormis les agents de sécurité, les salariés en contact avec leurs collègues, déclarés positif au COVID 19, continuent de travailler.
Ce matin, le centre commercial a ouvert ses portes, "avec du personnel sous contrat à durée déterminé", conclut Reda Longar, qui s'insurge contre "le recours massif d'emplois de précaires dans cette situation".
De son côté, la direction de Carrefour conteste ce droit de retrait.
Le droit de retrait des salariés
La loi autorise le droit de retrait du salarié, lorsque la situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, le salarié peut, dans ce cas, quitter son poste de travail ou refuser de s'y installer sans l'accord de l'employeur (Article L4131-1 du code du travail).Dans le cas de l'épidémie de COVID 19, le droit de retrait peut s'exercer si le salarié constate une défectuosité dans les systèmes de protection, mais si l'employeur met en œuvre les recommandations du gouvernement disponibles, les conditions d'exercice du droit de retrait ne sont pas réunies sous réserve de l'appréciation souveraine des tribunaux.