L'inspection du travail a ordonné une "fermeture administrative temporaire" d'une partie du site de l'aciérie ArcelorMittal de Fos-sur-Mer, près de Marseille.
Cette fermeture partielle de l'aciérie d'ArcelorMittal de Fos-du-Mer a été décidée par l'inspection du travail en raison de niveaux d'exposition trop élevés des salariés à des produits toxiques et poussières, ainsi que de mesures de protection"insuffisantes", selon le quotidien La Provence, qui indique s'être procuré la décision de l'inspection du travail. France 3 vous déraille les raisons de cette décision.
Qu'est-ce qui est reproché à ArcelorMittal ?
L'usine provençale du deuxième sidérurgiste mondial peut produire quatre millions de tonnes d'acier par an. ArcelorMittal de Fos-sur-Mer est classé parmi les sites industriels français générant le plus de gaz à effet de serre et de polluants, même si le sidérurgiste y a entamé d'importants travaux de modernisation.
Le site a fait l'objet de plusieurs mises en demeure préfectorales ainsi que de plaintes judiciaires pour pollution, de riverains et d'ONG, dont certaines ont été rejetées et d'autres sont toujours en cours.
Le site marseillais d'information en ligne Marsactu a révélé qu'en 2022, malgré des travaux de rénovation et des millions d’euros d’aides publiques reçus, ses rejets de particules fines ont dépassé les seuils pendant 240 jours sur l’année.
Combien de salariés sont impactés ?
Cette décision concerne uniquement le département de l'aciérie, où est fondu l'acier, a précisé l'entreprise dans un communiqué.
Mais l'aciérie, qui emploie environ 450 salariés, étant au coeur de l'activité de l'usine, sa fermeture entraînerait "par conséquent celle de l'ensemble du site", un immense complexe de 1.600 hectares avec 2.500 emplois directs et 1.500 employés sous-traitants, selon la direction du site
Comment réagit la direction d'ArcellorMittal ?
Assurant que "la santé et la sécurité au travail sont la priorité principale de l'entreprise", ArcelorMittal assure avoir "établi et mis en oeuvre un plan d'actions avec toutes les parties pour réduire l'exposition du personnel".
"Ces dernières semaines, un dialogue soutenu avec l'inspection du travail et les élus du personnel a permis d'enrichir ce plan d'actions qui a été inscrit à l'agenda et soumis à consultation du CSE (comité social et économique) extraordinaire" vendredi, où il a "recueilli l'avis favorable du CSE ainsi que du médecin du travail", poursuit le communiqué d'ArcelorMittal.
"En conséquence, nous estimons que la décision de suspendre l'activité de l'aciérie et par conséquent celle de l'ensemble du site est infondée et disproportionnée. Nous étudions en ce moment toutes les possibilités de recours," poursuit l'entreprise.
"En parallèle nous démarrons dès aujourd'hui la préparation de la mise à l'arrêt de l'aciérie et des installations du site, dans les meilleures conditions de sécurité et d'environnement possibles," conclut le texte.
Que demande le maire ?
Dans un communiqué ce lundi 26 juin, le maire de Fos-sur-Mer René Raimondi a regretté avoir appris la nouvellle dans la presse. "Malgré la mutation engagée par Arcelor en matière de décarbonation, la question des émissions demeure prégnante et il convient d'y travailler d'arrache-pied. Les promesses d'avenir qui doivent tous nous unir pour une industrie décarbonée et un meilleur avenir pour nos enfants ne doivent pas être compromises par de tels manquements", écrit l'élu.
"A la direction de travailler en synergie avec les syndicats ouvriers et les organismes de contrôle de la santé et de la sécurité au travail pour remédier à cette situation", ajoute-t-il.
Une Commission locale d'informations et d'échanges aura lieu le 5 juillet pour échanger sur la situation et les solutions mises en œuvre;, précise la mairie.
Avec AFP