Lundi 7 octobre, un homme a tué par arme à feu sa femme et sa fille à Eygalières dans les Bouches-du-Rhône, avant de se donner la mort, a-t-on appris du procureur de la République de Tarascon.
Les faits se sont déroulés lundi dans la matinée. Dans leur domicile familial du village d'Eygalières, un homme de 65 ans a tué par balles sa fille de 9 ans "alors qu'elle dormait dans son lit, avant d'abattre la mère de la fillette", a déclaré Patrick Desjardins, procureur de Tarascon.
À 9h15, les gendarmes sont alertés par l'employeur du tueur présumé, voisin de la famille. Le sexagénaire vient de lui téléphoner pour lui avouer le meurtre de sa femme et sa fille. Il annonce aussi sa volonté de se donner la mort.
Les gendarmes vérifient dans un premier temps si ce lundi matin, la petite fille s'est rendue à l'école d'Eygalières, où elle était scolarisée. Ils constatent qu'elle ne s'y est pas présentée.
Trois colonnes de gendarmerie sont rapidement dépêchées au domicile de la famille. Parmi elles, le peloton de surveillance et d'exécution de la gendarmerie de Cadarache lance une intervention à 11h30.
Arrivés dans la maison, outre l'épouse et la fillette décédées, ils découvrent le corps sans vie du père du foyer. D'après les premiers éléments de l'enquête, il s'est tiré une balle dans la tête. Deux armes à feu sont également retrouvées sur les lieux, tout comme une lettre laissée par l'auteur présumé du drame.
"Après avoir tué sa fille et sa compagne, il a écrit un courrier pour relater son geste", a précisé le procureur de Tarascon, évoquant un "drame familial". L'homme n'était pas connu des services de police pour des faits de violences conjugales.
La brigade de recherches de gendarmerie de Salon-de-Provence a été saisie de l'enquête ouverte pour homicides volontaires et recherche des causes de la mort.
"Tuer un enfant, c'est pas humain"
Les habitants de ce tranquille village touristique de 1.800 habitants, situé dans le massif des Alpilles (à 80 km au nord-ouest de Marseille), ont d'abord cru à un tournage de film quand ils ont vu arriver les voitures de police et les hélicoptères.Evoquant un homme très discret, le barman d'un café d'Eygalières souffle: "Personne n'aurait pu imaginer qu'il fasse une chose pareille".
Jenny, 20 ans, vendeuse dans une épicerie du village, renchérit: "On est tous sous le choc, Jacky et sa femme étaient très discrets mais tout le monde voit qui c'est dans le village". Charles, la cinquantaine est lui aussi ému: "C'est incompréhensible, je croisais souvent cet homme qui avait l'air normal. Tuer un enfant c'est pas humain".
En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, selon le ministère de l'Intérieur.
Le gouvernement a lancé le 3 septembre une "mobilisation" pour lutter contre le fléau des violences conjugales. Les 12 groupes de travail constitués pour ce Grenelle, dont la conclusion est attendue le 25 novembre, à l'occasion de la journée pour l'élimination des violences faites aux femmes, doivent rendre leurs propositions le 28 octobre.