Est-ce la fin de l'ère Guérini ? Le président sortant du conseil général est en mauvaise posture cette fois-ci. Plusieurs de ces candidats sont battus dès le 1er tour. Lui-même est en ballotage dans son propre fief. La candidate UMP Martine Vassal s'imagine déjà lui ravir son fauteuil.
L'horizon s'est singulièrement assombri dimanche pour le sulfureux président sortant du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, après l'élimination de plusieurs candidats de sa majorité dès le premier tour, laissant présager la "fin d'une ère", selon ses adversaires. La forte poussée du Front national, largement en tête dans le département avec 33,5% des suffrages, absent d'un seul des 29 cantons au second tour, explique en grande partie le recul de M. Guérini. Le parti d'extrême droite atteint ou dépasse par exemple les 40% dans 3 des 12 cantons marseillais. Et toutes tendances confondues, la gauche n'est qualifiée que dans 13 des 29 cantons.
En ballotage dans son fief
Longtemps homme fort du PS local, à la tête du département depuis 1998, Jean-Noël Guérini, 64 ans, a clairement manqué son pari du premier tour, où il se pensait maître du jeu et claironnait que "les habitants de Marseille et des Bouches-du-Rhône" étaient satisfaits de son bilan. Mais à l'exception de son fief, le 2e canton de Marseille, où il est en ballotage, M. Guérini accumule les mauvaises nouvelles: ses troupes, regroupées sous l'étendard "La Force du 13", n'accèdent au second tour que dans une minorité des 29 cantons, laissant souvent la place à des duels UMP-UDI contre FN.Jean-Noël Guérini (Force du 13) : "Face à la... par france3provencealpes
Ce nouveau mouvement, La Force du 13, rassemblant des fidèles de sa majorité, souvent opposés au projet de métropole Aix-Marseille prévu en 2016, semble avoir échoué. Jean-Noël Guerini l'avait créé après avoir démissionné du PS, devançant son exclusion en raison de ses ennuis judiciaires à répétition (dont une mise en examen pour association de malfaiteurs dans une affaire de marchés publics présumés truqués).
Nous allons nous battre pour gagner un certain nombre de cantons. Et puis ensuite nous verrons. Chaque chose en son temps"
a déclaré, tard dans la soirée, Jean-Noël Guérini. Interrogé pour savoir s'il croyait en sa réélection comme président du département, le sénateur a esquivé: "Mais je ne crois en rien, je ne crois qu'au Bon Dieu !"
Henri Jibrayel demande la démission de Jean... par france3provencealpes
Le PS, qui n'a jamais clarifié localement ses relations avec M. Guérini, n'a pas fait mieux.
C'est un naufrage éthique et politique pour le PS au niveau local"
a conclu l'ex-juge d'instruction Laurence Vichnievsky, apparentée EELV, qui affrontait M. Guérini dans son canton. Le député (PS) antiguériniste des quartiers Nord, Henri Jibrayel, a même appelé à la démission du premier secrétaire de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, Jean-David Ciot, coupable selon lui de n'avoir "pas été à la hauteur du débat" et d'avoir "trop joué avec Guérini".
Martine Vassal (UMP) se voit déjà dans le... par france3provencealpes
C'est un résultat historique. Pour la première fois, nous sommes en situation de gagner notre département des Bouches-du-Rhône. Les socialistes masqués, cachés, repeints en bleu, ont été fortement sanctionnés par les électeurs. Nous pouvons acter ce soir la fin de la majorité départementale et de l'ère Guérini"
s'est logiquement félicitée Martine Vassal, adjointe (UMP) de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille et candidate à la présidence du département, alors que ce dernier a eu beau jeu de pointer l'échec des "faux frères ennemis du PS".