En août dernier, une usine de bitume destinée aux travaux sur l'autoroute A7 s'est installée temporairement sur la commune de Lamanon. Les habitants dénoncent depuis des nuisances et de la pollution. Selon la préfecture de région, ce 10 décembre, les relevés de l'ARS ne démontrent pas de taux anormaux.
Les habitants de Lamanon, dans les Bouches-du-Rhône, viennent de perdre une première bataille contre l'usine de bitume Trabet, pour les travaux de l'A7 installée temporairement depuis août dernier. Selon eux, cette usine produit des nuisances environnementales et de la pollution. La préfecture de région annonce ce mardi 10 décembre que " les concentrations des polluants analysés dans l’air ne mettent pas en évidence de dépassement de seuil toxicologique. Aucune augmentation des teneurs en HAP n’a non plus été constatée".
"Une attention particulière portée par les services de l’État"
Le préfet des Bouches-du-Rhône a demandé "à ce qu’une attention particulière soit portée par les services de l’État, afin de s’assurer que la production se déroule dans le plus strict respect des réglementations applicables, tout en visant à limiter au maximum les nuisances pour les riverains". Plusieurs actions ont été préconisées comme la réduction des valeurs des seuils d’émission réglementaire, l’augmentation de la fréquence de surveillance, la réalisation d’une inspection par les services de la DREAL durant la phase de production et la mise en place d’un suivi atmosphérique spécifique par une station de mesure Atmosud.
Selon la préfecture, "depuis le 25 octobre et régulièrement, un médecin de l’ARS contacte les professionnels de santé libéraux sur ce secteur afin de les informer de la situation et échanger sur l’éventuelle évolution des motifs de consultation depuis la mise en service de la centrale. Aucun de ces professionnels ne relate, à ce jour, de consultation pouvant être en lien avec les nuisances signalées".
La préfecture assure aussi que le Maire de Lamanon a également mis en place un comité de suivi auquel participent les services de l’État aux côtés des associations de défense de l’environnement et de
l’exploitant qui se réunit tous les 15 jours depuis le 23 octobre 2024.
Un projet polémique
Initialement prévu à Mallemort, le projet d'installation de cette centrale d'enrobage s'est déplacé de 10 km après la mobilisation des habitants de la commune. C'est à Lamanon que l'usine temporaire a pris ses quartiers. L'initiative ne passe pas du tout auprès des 2000 habitants. L'entreprise, dite temporaire, ne devait être présente que trois mois à partir d'août. Elle sert à la fabrication du goudron, utilisé pour la rénovation de l'A7, entre Sénas et Avignon. Le site pose plusieurs problèmes pour ceux qui soutiennent l'abandon de ce projet. Il se situe à proximité d'une zone Natura 2 000 et d'une ancienne base militaire de la Seconde Guerre mondiale. Les opposants sont également inquiets pour l'environnement, le site étant localisé à proximité d'habitations, à 1,5 km d'une école et 900 mètres d'une micro-crèche.
Aucun risque selon les autorités
"Les premiers résultats relevés dont les premières mesures atmosphériques prescrites au début de l’activité, ne relèvent aucun dépassement des seuils réglementaires ; les valeurs mesurées sont bien en deçà de ces seuils et ne font ressortir aucun impact notable de cette activité sur les marqueurs atmosphériques industriels dans son environnement", annonce la préfecture de région.
L’Agence régionale de santé (ARS) Paca effectue un suivi des résultats de la surveillance environnementale réalisée par AtmoSud. Une cabine de surveillance de la qualité de l’air est installée à l’école primaire et mesure le dioxyde de soufre, oxydes d’azote, particules fines, PM10 et PM25, composés organiques, Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP).