"On nous prend pour des imbéciles", l'installation d'une usine à bitume le temps de travaux sur l'A7 exaspère les riverains

Une usine à bitume sème la colère à Mallemort, une commune de moins de 6000 habitants située dans les Bouches-du-Rhône. Une pétition a été lancée pour interdire son installation. Les habitants dénoncent dangers environnementaux et préjudices économiques.

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Les habitants d'une commune des Bouches-de-Rhône, à Mallemort, se soulèvent aujourd'hui contre le projet d'une centrale à bitume. Installée à proximité d'une zone Natura 2000, du canal de la Durance et d'écoles primaires, les opposants dénoncent les risques de pollution autour de cette installation. Alors qu'une consultation publique est en cours, les habitants affirment que les travaux ont déjà été lancés. France 3 Provence-Alpes fait le point sur ce projet d'installation.

Le temps des travaux sur l'A7

Dans cette commune de 6 000 habitants, c'est une affaire qui fait beaucoup de bruit. Une centrale d'enrobage à chaud au bitume a été installée dans le quartier des Fumades à Mallemort. Un projet dénoncé par les habitants qui assurent n'en avoir jamais été informés, alors que les travaux ont déjà commencé.

Le va-et-vient des camions promet un été difficile. L'usine serait temporaire, le temps du chantier sur l'autoroute A7 entre Sénas et Avignon pour refaire une partie des voies circulables. La mairie de Mallemort nous informe que la centrale restera sur place entre la fin du mois d'août et novembre, "avec une prolongation jusqu'à mars si elle n'a pas réussi son objectif".

Mais ce projet ne passe pas pour la population qui a lancé une pétition, ce 26 juin 2024. Dimitri Farro est élu municipal de l'opposition, c'est lui qui s'est rendu compte de cette installation en mai dernier. Cette usine pour lui comporte de risques importants pour la pollution. L'usine est située à proximité d'une zone Natura 2000, "où des animaux et végétaux sont protégés", dénonce Dimitri Farro.

École et cours d'eau à proximité

Parmi les revendications, l'opposant au projet affirme que cette usine temporaire se trouve à moins d'un kilomètre d'écoles primaires. "Les enfants vont absorber les rejets de la centrale." Elle est aussi mitoyenne avec le canal de la Durance. "C'est une prise d'eau pour les agriculteurs en contrebas. Il y a des gros risques de pollution", assure celui qui a participé à la création de la pétition.

Il détecte également d'autres problèmes liés à ce projet, les "préjudices économiques", puisque la centrale est proche du domaine et de golf de Pont Royal. Selon lui, il pourrait y avoir un danger d'incendie, l'usine se trouvant près d'une forêt de pins.

Manque de transparence

Au-delà des risques dénoncés, Dimitri Farro regrette que la population ait été aussi peu informée. "On nous prend pour des imbéciles. On nous demande notre avis, mais on se rend compte que tout a déjà été fait." En mai dernier, il s'est rendu sur les lieux et assure que le matériel avait déjà été déposé et les silos étaient allongés par terre. 

Une pétition "pour l'annulation immédiate du projet" a déjà récolté près de 2 700 signatures, ce mercredi 3 juillet. L'élu demande en parallèle qu'un conseil municipal se tienne pour se prononcer sur la situation.

"C'est de la vapeur d'eau"

Selon la mairie, "toutes ces rumeurs sont infondées". "La société a une autorisation légitime et légale. Tout a été fait dans les règles de l'art", assure-t-elle à France 3 Provence-Alpes. La mairie soutient n'être pour rien dans ce projet d'installation, c'est la préfecture qui l'a validé.

J'entends l'inquiétude de tout le monde. J'avais demandé un plan B à l'entreprise. C'est un chantier aberrant avec les nuisances qui posent problème.

Hélène Gente-Ceaglio, maire

France 3 Provence-Alpes


Hélène Gente-Ceaglio avoue qu'elle aurait préféré un autre lieu, au bord de l’autoroute, par exemple.

Elle comprend les inquiétudes liées aux nuisances sonores avec les travaux de nuit, mais estime que "le bouclier général est excessif". L'élu considère que les arguments liés à la pollution environnementale ne sont pas valables. "L'environnement a été pris en compte. Ce qui doit sortir de l'usine, c'est de la vapeur d'eau. Il n'y a rien de nocif qui sort de leur cheminée."

Une consultation publique est ouverte. Les habitants de Mallemort ont jusqu'au 17 juillet pour écrire leur avis en mairie.

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