Le documentaire diffusé dans Thalassa ce soir sur l'historique des rejets de "boues rouges" au large de Cassis a relancé vendredi la polémique entre le Premier ministre Manuel Valls et la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, opposés sur l'opportunité de poursuivre ces rejets polluants.
Un reportage de Thalassa retraçant l'historique des rejets de "boues rouges" au large de Cassis (Bouches-du-Rhône) a relancé vendredi la polémique entre Manuel Valls et la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, opposés sur l'opportunité de poursuivre ces rejets polluants.
Dans ce reportage programmé vendredi soir sur France 3, Ségolène Royal revient sur la décision, fin 2015, d'autoriser pour six ans la poursuite de l'activité de l'usine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône). L'industriel, qui a rejeté pendant cinquante ans des "boues rouges", toxiques, en plein coeur de l'actuel Parc national des calanques, a dû modifier ses procédés de production d'alumine à partir de bauxite et ne rejette plus qu'un liquide filtré.
Un "ordre venu du Premier ministre"
Ses opposants continuent de dénoncer ces effluents comme très polluants. A l'époque, Mme Royal avait publiquement désapprouvé l'autorisation délivrée par la préfecture, affirmant que "l'ordre" était "venu du Premier ministre au préfet, direct".Interviewée dans l'émission Thalassa, Mme Royal enfonce le clou : "Le jour où (ces rejets seront) interdits, on dira +mais comment ça a pu exister, comment même a-t-on pu autoriser ça et renouveler cette autorisation ?+ C'est inadmissible", déclare-t-elle.Mme Royal affirme ne pas avoir pu s'opposer à Manuel Valls :
Il est Premier ministre, il a décidé le contraire de ce que dit sa ministre de l'Environnement, donc voilà. Dont acte". "Je ne peux pas donner un contre-ordre, mais en revanche, mon rôle c'est de dire que je ne suis pas d'accord",
poursuit-elle. Le Premier ministre lui a répondu vendredi matin, en marge d'une visite à la Foire européenne de Strasbourg.
La réponse de Manuel Valls
Je gouverne, je décide, chacun doit être à sa tâche avec l'esprit et le sens du collectif",
a-t-il déclaré. La décision de poursuivre l'activité d'Alteo permet "à l'activité économique et à des milliers d'emplois d'être préservés", a-t-il observé, tout en soulignant que les questions d'environnement avaient été prises en compte dans un protocole.