Bahia Bakari, seule survivante du crash d'un Airbus de la Yemenia en 2009, se bat aujourd'hui pour que les familles des victimes obtiennent justice et soient indemnisées. La jeune femme s'est rendue à Marseille samedi 29 juin pour la commémoration des dix ans du drame.
Bahia Bakari n'avait que douze ans lorsque, dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, l'avion dans lequel elle se trouvait avec sa mère s'est abîmé dans l'océan Indien. L'Airbus A310-300 était parti de Paris pour rejoindre Moroni aux Comores, après deux escales à Marseille et Sanaa (Yemen).
En amorçant sa descente sur Moroni, l'avion disparaît des radars et pique vers la mer. Sur 153 personnes à bord, 152 décèdent dans le crash. Sauf une, Bahia Bakari, alors âgée de 12 ans.
Pendant neuf heures, la jeune fille s'accroche à la vie sur un débris d'avion, seule au milieu d'une mer très agitée. Elle est retrouvée par des pêcheurs, saine et sauve.
Elle raconte la catastrophe dans en entretien pour RFO :
Une enquête ouverte
L'enquête ouverte en 2009 a révélé des erreurs de pilotage qui pourraient être la cause du crash. En novembre 2013, la compagnie Yemenia Airlines a été mise en examen pour "homicides involontaires".
Au procès de la compagnie aérienne en septembre 2014 à Aix-en-Provence, les familles des victimes ont réclamé 70 millions d'euros d'indemnisations. Aujourd'hui, certaines familles n'ont toujours rien touché.
Comme l'ont souligné nos confrères de la 1ère, le versement des indemnités se heurte à deux difficultés.
Tout d'abord, la solvabilité du bailleur de l'avion et celle des compagnies d'assurance, réparties au quatre coins du globe. Ensuite, le fait que beaucoup des ayants droit des victimes sont mineurs.
Dix ans plus tard, le combat n'est toujours pas terminé
Àgée de 22 ans, Bahia Bakari vit actuellement en région parisienne avec son père et ses frères et soeurs. Le 29 juin, elle était présente à Marseille pour la cérémonie officielle de commémoration des dix ans du drame.
Calme et pragmatique, la rescapée du crash attend des réponses : "Je demande la vérité sur les causes de l’accident, qu’il y ait une responsabilité qui soit faite et établie auprès de la compagnie, si c’est vraiment elle qui est responsable. Il y a une enquête qui a été menée et qui conclut qu’elle a sa part de responsabilité", a-t-elle déclaré.
Bahia Bakari demande aussi le règlement des indemnités : "Aujourd’hui, tout le monde n’a pas perçu les indemnités et même les personnes qui les ont perçues cn’ont reçu qu’un versement partiel et non total".
"À dix ans de l’accident, on se bat toujours pour ces indemnités-là, et c’est très très long. [...] je ne trouve pas ça normal".