Le navire humanitaire Ocean Viking a réalisé cinq sauvetages en trois jours dont un en pleine nuit dans les eaux internationales au large de la Libye. 202 rescapés sont maintenant à bord.
Les équipes de l'ONG marseillaise ont enchaîné les secours à personnes en danger. Extraits du du journal de bord de trois jours de sauvetages.
Sauvetage 1
L'opération la plus délicate s'est faite dans la nuit du samedi 22 octobre. Une course contre la montre : il faut sauver des femmes et des enfants rapidement, à bord d'une embarcation en bois, en mauvais état et surpeuplée. Le bateau en détresse se trouve dans les eaux internationales au large de la Libye.
Les rescapés sont repérés vers trois heures du matin. L'Ocean Viking met à l'eau deux de ses canots de sauvetage rapides, et 34 naufragés sont évacués en 45 minutes dans l'obscurité totale.
L'état médical des survivants est stable. Ils viendraient en majorité de la Syrie et du Sud Soudan.
/regions/2022/10/26/635938a24094c_ff-6-lnwaaaj4vn.jfif)
Sauvetage 2
Le lendemain, à 11h14, l'Ocean Viking repère une embarcation à la dérive à l'aide de jumelles. Le bateau en fibre de verre est jugé impropre à la navigation, surpeuplé, avec une gîte à tribord, aucun des naufragés n'a de gilet de sauvetage.
Une demi-heure plus tard 39 personnes sont récupérées, dont une femme et deux enfants, ils seraient partis de Janzur, à l'ouest de Tripoli.
Un survivant souffre de graves brûlures de carburant tandis que d'autres souffrent de douleurs corporelles généralisées. Selon l'ONG, les principales nationalités sont revendiquées et déclarent arriver du Bangladesh et de l'Egypte.
/regions/2022/10/26/63594aad80cae_ff7sxogx0aa5eo.jfif)
Sauvetage 3
Le mardi 25 octobre, à 10h30, l'Ocean Viking repère un autre bateau, en bois, lui aussi surchargé. A bord, 33 personnes dont quatre mineurs, dont deux isolés. Les survivants seraient partis la veille de Sabratah, au nord de la Lybie. Ils seraient originaires du Pakistan et d'Egypte.
Sauvetage 4
Le même jour, à 13h30, les équipes à bord secourent 40 personnes (dont 10 femmes, 9 mineurs non accompagnés et trois enfants de moins de quatre ans) d'un bateau en fibre de verre à la dérive et penchant dangereusement sur un côté.
Certains survivants présentent de multiples brûlures dues au carburant et des signes d'épuisement. Ils étaient à la dérive depuis la veille, encore partis de Sabratah... Principales nationalités revendiquées par par les survivants : du Mali et de la Guinée Conakry.
Sauvetage 5
Toujours le même jour, à 23h07, l'équipe porte secours cette fois à 56 personnes (dont deux femmes et 27 mineurs non accompagnés) regroupées dans un bateau en bois, cette fois dans les eaux internationales près de Malte. Les survivants seraient de l'Erythrée et de l'Egypte.
/regions/2022/10/26/63593b58aeca1_ff7snubx0aeckow.jfif)
202 rescapés à bord
Depuis le 22 octobre, cinq opérations de sauvetages ont été réalisées. 202 rescapés sont actuellement pris en charge à bord de l'Ocean Viking par les équipes de SOS Méditerranée, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et le Croissant Rouge (IFRC).
La situation sur le pont est calme pour le moment. Certains survivants présentent de multiples brûlures dues au carburant, des blessures qui seraient dues à des violences physiques et des signes d'épuisement après 30 heures passées en mer.
L'équipe médicale de SOS Méditerranée.
Sur le pont de l'Ocean Viking 24h/24 : un médecin, un infirmier, une sage-femme, et 13 marins sauveteurs, au chevet des migrants. Il va falloir maintenant que l'équipage rejoigne un port, et comme souvent, les problèmes s'annoncent encore plus difficiles qu'à l'été dernier. La nouvelle Première ministre italienne Giorgia Meloni, cheffe du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, s'est engagée mardi à bloquer les arrivées de migrants en provenance d'Afrique.
Depuis le début de l'année, 1 762 migrants ont disparu en Méditerranée, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne a estimé le nombre de morts et de disparus en 2021 à 2 062.
Chaque année, des milliers de personnes fuyant conflits ou pauvreté tentent de rejoindre l'Europe en traversant la Méditerranée à partir de la Libye, dont les côtes sont distantes de quelque 300 km de l'Italie.
