Marseille : prison ferme pour deux militants dans l'affaire de l'intrusion de militants d'extrême droite chez SOS Méditerranée

Des peines de prison ferme ont été prononcées à l'encontre de deux des 23 militants d'extrême droite de Génération Identitaire jugés pour leur intrusion dans les locaux de l'ONG SOS Méditerranée à Marseille en 2018.

Le tribunal correctionnel de Marseille a rendu ce jeudi son jugement concernant l'action coup de poing menée par 23 militants de Génération Identitaire au siège marseillais de l'ONG de secours aux migrants SOS Méditerranée en 2018.

Deux membres du groupe d'extrême droite Génération identitaire ont été condamnés à des peines d'un an et six mois de prison ferme pour leur participation à l'opération.

Romain Espino, 29 ans, qui ne s'est jamais présenté devant le tribunal lors des sept jours d'audience, a écopé de la plus lourde peine. Déjà condamné à trois reprises dans le passé, il a joué "un rôle prépondérant" dans l'action du 5 octobre 2018, selon le tribunal, qui l'a également condamné à cinq ans d'inéligibilité et trois ans d'interdiction de séjour à Marseille.

L'autre militant condamné à de la prison ferme (six mois), Franck Dunas, était en récidive légale pour des faits de violence aggravée, a précisé la présidente du tribunal correctionnel de Marseille.

Les deux hommes effectueront leur peine à domicile, sous surveillance électronique, a précisé la présidente. Contacté par l'AFP, leur avocar Pierre-Vincent Lambert a indiqué qu'ils allaient faire appel, comme les 11 autres prévenus qu'il défend dans ce dossier.  

Les 21 autres prévenus ont écopé de prison avec sursis. Le parquet avait requis des peines de prison de six mois avec sursis à un an ferme à l'encontre des jeunes militants du groupuscule d'extrême droite dissous en mars 2021 par le gouvernement.

Le 5 octobre 2018, un "commando" de 22 militants de 18 à 33 ans, s'était engouffré les bureaux de l'ONG de secours en mer pour y accrocher une banderole dénonçant l'ONG "complice des passeurs" en craquant des fumigènes. Une des militantes, depuis la rue, avait filmé l'action avant de la diffuser
sur les réseaux sociaux. Elle été condamnée à cinq mois de prison avec sursis pour complicité de violences en réunion.

Le président de SOS Méditerranée,  partie civile, s'est félicité dans un communiqué que les sept salariés aient été "entendus et reconnus en tant que victimes", expliquant qu'ils vont "désormais pouvoir entamer un processus de reconstruction".

L'association a également déploré le "mépris" des prévenus envers la justice, seule une petite moitié d'entre eux s'étant présentés devant le tribunal, et ce de manière très sporadique. Ainsi, aucun n'était présent lors des réquisitions mardi et lors du délibéré jeudi.

Niant toute violence, Me Lambert avait lui défendu "un happening politique, médiatique, qui se pratique  par tout le spectre politique fréquemment", jugeant les réquisitions de prison ferme "disproportionnées".

L'ensemble des prévenus devra verser solidairement aux sept salariés des sommes de 2.000 à 6.000 euros au titre du préjudice moral, et à SOS Méditerranée plus de 40.000 euros, notamment pour "atteinte à l'image et à la réputation".

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