Des trottinettes maltraitées, en travers d'un trottoir, abîmées, voire plongées dans la mer, c'est fini. Comment ? En utilisant le nerf de la guerre : l'argent. Celui qui abandonne lâchement une trottinette à Marseille continue à payer sa location.
La trottinette a maintenant un parking obligatoire. 700 emplacements sont prévus dans la ville de Marseille. Depuis le lundi 12 juillet, ne pas garer sa trottinette signifie qu'elle est toujours utilisée par l'usager. Qui paye.
Concrètement, sur l'application de l'opérateur, l'usager voit les endroits où se situent les engins disponibles et les parkings. Contrairement au Vélib, le parking est virtuel. "Nous pouvons mettre en place un marquage au sol ou une pancarte mais l'emplacement peut aussi rester sans signalement", explique Nicolas Badey, responsable de communication de Bird France.
Trois opérateurs travaillent à Marseille : Bird, Circ et Voï. Bird a racheté Circ. Ces deux opérateurs-là mettent en place le parking obligatoire. Tous travaillent avec la mairie et ont remporté un appel d'offres qui n'imposait pas le stationnement. "A Marseille, c'est différent" (une phrase que nous avons déjà entendue) "15 ambassadeurs parcourent actuellement 7 arrondissements de la ville pour demander aux habitants où seraient les meilleurs emplacements de stationnement" décrit le représentant de Bird.
Le parking vient d'être mis en place tout autour du Vieux-Port. Mais pas directement sur le Vieux -Port. Ni près des plages. Les images de trottinettes jetées en mer ont beacoup choqué. Traîner une trottinette de 50 kilos pour la jeter dans l'eau alors qu'elle en pause, avec des roues verrouillées, demandera désormais une très grande motivation.
Nicolas Badey assure que Marseille n'est pas pire que les autres grandes villes de France "A Paris, les trottinettes étaient jetées dans la Seine. Nous avons donc interdit les quais de Seine."
Les petites villes adoptent aussi ce moyen de transport. Vitrolles, Orange, Manosque ou la Valette-du-Var, par exemple.
Les utilisateurs de cet engin sont de plus en plus nombreux. On retrouve la crise sanitaire dans ce domaine. Par peur du contact dans les transports en commun ou grâce à une nouvelle prise de conscience écologique, les trottinettes roulent en choeur. Sur la chaussée ou sur piste cyclable, en théorie. 4000 usagers par jour à Marseille pour Bird et Circ.
Les opérateurs montent d'un cran, sont conscients que c'est contraignant mais savent aussi que le système fonctionne ailleurs.