A Marseille, le service militaire volontaire a séduit 100 jeunes en un an

C'était une demande d'Emmanuel Macron. Mission accomplie pour le service militaire volontaire (SMV) à Marseille : 100 jeunes ont signé leur contrat en un an.

Ismail Oumeddour vient de signer son contrat de service militaire volontaire. Il est le 100e jeune à Marseille à entamer cette formation cette année.

Originaire de la Rose, dans le 13e arrondissement, il considère ce contrat comme une "nouvelle chance". Ismail a raté son bac : "je regrette parce que je n'ai tout simplement pas travaillé et je veux vraiment rattraper mes erreurs. Je veux juste rendre fiers mes parents".

Il a ensuite essayé de s'engager dans l'armée, mais une blessure à la main l'en a empêché. Puis les missions d'intérim s'enchaînent. Quand la mission locale lui propose un service militaire volontaire.

Formation militaire et professionnelle

Pendant un an, il va suivre une formation militaire, passer son permis gratuitement puis accéder à une formation professionnelle. Il a choisi le parcours "chauffeur poids lourd" mais son objectif final est d'intégrer l'armée dans le domaine de l'infanterie.

"C'est très physique, j'aime beaucoup le sport, je vais tout faire pour rentrer là-dedans", explique-t-il. Pendant toute sa formation, ce jeune de 20 ans sera nourri, logé et rémunéré près de 500 euros par mois. Cette formation est financée par le ministère des Armées, la Région et l'Union européenne. 

Nous nous adressons à des jeunes qui ont besoin de venir chercher des repères et d'acquérir du savoir être pour pouvoir augmenter leur capacité d'emploi. Ce sont des jeunes extrêmement volontaires.

Général Benoit Brulon, commandant du service militaire volontaire

Ce dispositif se fait connaître grâce à la mission locale et à Pôle emploi, explique le général Benoit Brulon, commandant de ce service militaire volontaire.

"J'ai besoin d'encadrement, de discipline", reconnaît Ismail, comme d'autres jeunes volontaires engagés pour un an. Des sessions de recrutement ont lieu toute l'année. Pour marquer l'intégration d'Ismail, le 100ème à rejoindre ce service, une cérémonie a été organisée le 6 septembre.

Des emplois à la clé

Ce service militaire volontaire est un succès, d'après le général Benoit Brulon. "Les premiers jeunes qu'on a vu arriver au SMV à Marseille en novembre, et qui l'ont quitté en juin, ont été insérés à 82%" se réjouit-il. 

82% des jeunes volontaires sont insérés de manière positive à la sortie du SMV donc soit dans un CDI, soit dans un CDD ou soit en formation pour compléter leur formation professionnelle de 400 heures qu'on leur propose ici.

Général Benoit Brulon, commandant du service militaire volontaire

Le commandant du SMV souligne que cette formation ne bénéficie pas seulement aux jeunes. "C'est eux qui en ont le plus besoin, mais ça sert aussi au tissu économique local parce que nous proposons des jeunes prêts à l'emploi. Ça sert aussi à l'ensemble de la collectivité parce que ces jeunes suivent également une formation civique, une formation citoyenne : on leur donne des outils pour s'insérer de manière durable dans la société et on peut maintenant compter sur eux pour être des vecteurs d'intégration citoyenne dans le futur", développe-t-il. 

Marseille en retard

Ce SMV existait déjà dans plusieurs villes de France depuis 2015. "Il a été mis en place par François Hollande, à la suite des attentats, pour ramener à l'emploi et à la citoyenneté des jeunes délaissés par les dispositifs existants", précise le général Benoit Brulon. Et de reprendre : "mais il y avait un déséquilibre nord/sud". 

Le développement du SMV à Marseille date d'il y a un an. C'était une demande formulée par Emmanuel Macron lors d'un déplacement dans la cité phocéenne.

Les jeunes Marseillais peuvent désormais signer leur contrat à Marseille, mais leur formation se déroule ensuite dans différentes casernes de France (principalement à Ambérieu-en-Bugey près de Lyon ou à Brétigny-sur-Orge près de Paris), selon la filière choisie. 

Des offres en fonction des besoins locaux

Parmi les filières possibles : chauffeur poids lourd, agent de prévention et de sécurité, préparateur de commande, cariste d'entrepôt ou encore pépiniériste. Ces métiers sont déterminés en collaboration avec Pôle emploi Marseille, en fonction des besoins de la ville. Le but est d'insérer les jeunes dans la vie active à Marseille. 

S'il continue d'être un succès, le SMV pourra se développer en proposant des formations entièrement à Marseille. D'autres spécialités sont à l'étude en lien avec les spécificités de la ville comme des métiers de la mer par exemple. "On cherche un équilibre entre les filières en tension et celles qui attirent les jeunes" conclut le général Benoit Brulon.

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