Cas mortel de légionellose à Marseille, l'inquiétude des habitants d'un HLM

Fin juillet dernier, une femme est décédée après avoir développé la légionellose dans un quartier du 15ème arrondissement. La propagation de cette infection pulmonaire sévère, contractée par inhalation de gouttelettes dans l’air inquiète les riverains de la Savine.

Fièvre, toux, courbatures, nausées… tels sont les symptômes de la légionellose. Cette maladie, causée par la bactérie legionella, se contracte par aérosolisation et est mortelle dans 10% des cas, selon Santé Publique France.

À la Savine, dans les quartiers Nord de Marseille, on nourrit une inquiétude face à la prolifération de ce germe, qui a provoqué le décès d’une locataire de la résidence Couronne cet été.

Des habitants en proie à la psychose

Il faut dire que les légionelles sont naturellement présentes dans l’eau. Elles vivent dans des micro-organismes. C’est toutefois leur multiplication, favorisée entre 25° et 50°C, qui peut être à l’origine de la déclaration de la maladie.

Et c’est ce qui pose question dans cette cité de la Savine, gérée par le bailleur social Logirem, filiale du groupe Banque Populaire-Caisse d’Epargne. Car depuis la disparition de leur voisine, les résidents de la Couronne s'interrogent.

Dans tous les gestes du quotidien, c’est la même angoisse : faire la vaisselle, se laver les mains ou encore préparer le biberon du nourrisson. Certains n’osent même plus boire l’eau du robinet, de peur de tomber malade.

"On ne sait pas. Nous sommes dans l’ignorance. On nous a dit qu’il y avait une bactérie mais, depuis, la Logirem ne nous dit rien", nous confie une habitante.

Les habitants ont bien reçu un pommeau de douche filtrant dans leur boîte aux lettres, accompagné d’une notice. Mais, problème, il n’est pas fonctionnel. Maryam, résidente, se plaint de fuites au niveau du flexible.

"On ne peut pas s’en servir. L’eau ne fait que ruisseler le long du tuyau. Et, au bout de 5 minutes, elle ne s’écoule plus. Le liquide est bloqué dans la douchette", proteste-t-elle.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Depuis quelques semaines, le voisinage est en proie à de curieux maux : fièvre, courbatures, toux, ou encore bras endolori. Des symptômes qui peuvent aussi faire penser à la Covid-19. 

"Après le décès de notre voisine, je me pose forcément des questions. D’un coup, j’ai eu ma main qui est tombée, comme vidée de toute son énergie, et ça m’a fait peur", raconte Taoufik Chikhaoui.

"Nous avons été réactifs"

Au détour de l’immeuble, une habitante âgée, et qui se dit souvent malade, nous lance, excédée, un lapidaire "y’en a marre !". Face à la grogne des habitants accompagnés par l’Alliance savinoise, une association de locataires, la Logirem se défend.

"Nous avons été particulièrement réactifs en répondant strictement aux préconisations sanitaires, effectuant des mesures de températures et une chlorification du réseau contaminé", précise Frank Nicol, directeur général délégué du bailleur social.

Des actions trop timides selon les riverains qui voient aussi essaimer des affiches dans les halls d’entrée. Eux réclament une réunion d’information pour enfin sortir du flou.

L’année dernière en France, l'organisme en charge de la vigilance épidémiologique Santé Publique France a recensé plus de 1.300 cas de légionellose et 120 décès.

Trois fois sur quatre, l’infection touche des patients ayant des comorbidités (diabète, cancer…) ou présentant un trouble addictif, tel que le tabagisme.

La région Provence-Alpes-Côte-d’Azur est la plus touchée du pays avec un taux d’incidence de 3,7 pour 100.000 habitants.

Depuis 1996, celle que l’on appelle aussi "maladie du confort moderne" enregistre globalement une hausse, dûe à la génération de l’eau chaude domestique et des systèmes de climatisation.

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