Décès d’un malade à Chambéry : faut-il avoir peur de la légionellose ?

Le 24 septembre 2019, un cinquantenaire, originaire de Pontcharra, en Isère, est décédé à l’hôpital de Chambéry des suites d’une légionellose. Quels sont les symptômes de la maladie ? Comment l’attrape-t-on ? Comment se protéger ? Réponses et conseils.
 

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Fin septembre, un homme d’une cinquantaine d’années, originaire de Pontcharra, est décédé de la légionellose après un mois d’hospitalisation à Chambéry. Selon l’ARS (l’Agence Régionale de Santé) il pourrait avoir été contaminé sur son lieu de travail. La victime travaillant en intérim dans plusieurs entreprises, une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de la contamination. 
 
Ses collègues de travail doivent-ils s’inquiéter ? Dans quelle mesure ?

Voici quelques éléments qui vont vous permettre de mieux comprendre la maladie.
 

La légionellose c’est quoi ?


Il s’agit d’une infection pulmonaire grave causée par une bactérie nommée Legionella.
On trouve cette bactérie dans l’eau chaude (entre 25 et 45 degrés). Elle se développe dans l’eau stagnante et se transmet par voie respiratoire, par inhalation d’eau contaminée diffusée en aérosol.
Ce n’est donc pas une maladie contagieuse d’une personne à l’autre.
 

Quels sont les symptômes ?


Les premières manifestations physiques ressemblent aux symptômes de la grippe : fièvre, frissons, toux, difficultés respiratoires… Ils apparaissent 2 à 10 jours après la contamination.
La maladie peut rapidement dégénérer en malaises, douleurs abdominales, nausées, confusion…
Elle est mortelle dans 10 à 15% des cas.
 

Peut-on guérir de la maladie ?


Oui. Les patients sont pris en charge à l’hôpital et suivent un traitement antibiotique. Le patient se remettra d’autant mieux si le diagnostic et la prise en charge sont rapides.
Pour confirmer le diagnostic, des tests urinaires, sanguins ou réalisés sur des prélèvements pulmonaires peuvent être faits.
Il faut savoir que la maladie peut toucher chacun d’entre nous. Mais le risque augmente avec l’âge. Et les fumeurs ou les personnes dont le système immunitaire est affaibli par certaines pathologies comme le cancer ou le diabète sont plus vulnérables.
 

Comment se fait la contamination ?


Le phénomène concerne peu les logements individuels. Les cas de contaminations sont principalement recensés dans les logements collectifs et les bâtiments publics où les réseaux d'eau sont plus complexes.
La contamination se fait le plus souvent via les douches, les bains à remous ou les tours aéroréfrigérantes installées sur les toits de certains immeubles pour produire de la climatisation ou sur des sites industriels. 
La priorité, c'est de découvrir la source de la contamination. Après, il suffit de procéder à une désinfection complète du réseau de distribution d'eau chaude.
 

Que faire lorsqu’on est informé de cas de légionellose dans sa ville ?


Lorsque plusieurs cas de légionellose sont constatés, la préfecture peut informer la population par un communiqué de presse. Ce genre de cas groupés concerne généralement un petit nombre de personnes (moins d’une dizaine le plus souvent).
Néanmoins, il est nécessaire de demander l’avis de son médecin, pour soi et ses proches, en présence de symptômes pouvant évoquer une légionellose.
 

Que faire pour limiter l’exposition aux légionelles ?

De nombreuses actions ont été engagées dans le domaine de la lutte contre la légionellose par les pouvoirs publics depuis 1997. 

La réglementation est stricte pour les exploitants de tours aéro-réfrigérantes, de bains à remous ouverts au public (spas), les établissements thermaux, les établissements
de santé et les maisons de retraite.

Chacun d’entre nous peut également agir chez soi en :

• faisant couler l’eau froide et l’eau chaude :
- au moins 1 fois par semaine au niveau des points d’eau qui sont peu utilisés (évier, lavabos, douche, etc.),
- après chaque période d’absence prolongée, pour tous les points d’eau avant de les réutiliser (notamment la douche) ;

• surveillant la température de l’eau chaude au domicile : elle doit être très chaude mais pas « bouillante » (au moins 50°C et au plus 60°C au niveau de l’évier de la cuisine) ;

• procédant régulièrement au détartrage et à la désinfection des embouts de robinetterie (brise-jets, pommeaux de douches, etc.) ;

• utilisant de l’eau stérile pour les appareils biomédicaux (nettoyage et remplissage des appareils d’oxygénothérapie ou de lutte contre l’apnée du sommeil).


 
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