L'association "Sauvons le Vallon" espère encore faire annuler la vente de plusieurs terrains, voués à l'urbanisation, dans cet espace préservé du 11e arrondissement de Marseille, au pied du Garlaban.
Treize jours. C'est le temps qu'il reste aux défenseurs du vallon des Hautes-Douces pour tenter de protéger plusieurs hectares de terres, vouées à l'urbanisation. L'association "Sauvons le Vallon" organisait une mobilisation "de la dernière chance", ce dimanche, sur ce site préservé du 11e arrondissement de Marseille, dans le quartier de la Treille. Au programme : échanges avec le public et plantation d'arbres.
Une façon "d'utiliser toutes les possibilités qu'il nous reste" et "d'aller au bout de nos espoirs", estime Sandie Lachouette, co-présidente de l'association. Mobilisée depuis trois ans pour la défense de cet espace, cette habitante du 7ème arrondissement, qui a pris fait et cause pour le Vallon, veut encore y croire. Tout comme la dizaine de militants et riverains membres de l'association, mobilisés ce jour-là.
"Tant qu'il y a des solutions, il y a de l'espoir. Et la Safer (société d'aménagement foncier et d'établissement rural) a encore la possibilité d'agir", juge la militante.
Le 10 novembre, deux hectares de terres du vallon des Hautes-Douces, détenus par la Fondation de France, étaient vendus aux enchères à des propriétaires privés. Avec, derrière, "une volonté de construire des maisons individuelles", dénonce l'association.
"La Safer peut encore exercer son droit de substitution"
"Mais la Safer peut encore exercer son droit de substitution" durant 30 jours après la vente. L'organisme, chargé de la régulation du foncier agricole peut s'interposer, "en se substituant à la vente, au prix de la vente", c'est-à-dire 1,6 millions d'euros, explique Sandie Lachouette.
Dans cette ancienne campagne agricole de 12 hectares, bordée de lotissements à l'est et de collines à l'ouest, 3 hectares sont passés en zone constructible, depuis l'entrée en vigueur du PLUi, en 2013. La Fondation de France, qui en possédait une partie, a décidé de s'en défaire, lors d'une vente aux enchères, en août, puis en novembre, ouvrant la voie à une possible urbanisation du site, dénoncent les militants.
"Notre objectif, c'est de faire en sorte que le vallon ne soit pas urbanisé et bétonnisé ; qu'il reste disponible et ouvert aux citoyens", insiste Sandie Lachouette.
Les espaces attenants, vendus à un propriétaire privé il y a des années, seraient déjà concernés par des travaux de terrassement, dénoncent ces militants.
L'association, mobilisée depuis quatre ans sur ce sujet, souhaite qu'une collectivité rachète le terrain, pour y mener des projets agricoles. Deux agriculteurs au moins pourraient s'y installer, "pour y faire du maraîchage, exploiter les vignes et vergers", estime la militante.
Un projet agricole
Sur place, oliviers, arbres fruitiers et vignes sont restés, implantés en restanques. Les 12 hectares étaient autrefois exploités par un couple d'agriculteurs, Joseph et Thérèse Bourrelly. Après le décès du couple, il a été en partie cédé à une famille marseillaise, en partie à la Fondation de France.
Si la Safer s'interpose, les terres pourraient être confiées à l'organisme Terre de liens, qui y installerait des "porteurs de projets". L'association s'était déjà proposée pour acquérir les lieux, lors d'une précédente vente aux enchères, avec l'appui de la mairie. Mais l'opération avait échoué.
Joël Guitard, co-président de l'association, imagine volontiers du maraîchage ou du pastoralisme, à cet endroit : "quand on voit les restanques, la présence d'eau, ce sont des terres fertiles. Elles ont une qualité agronomique certaine. C'est tout à fait propice. D'autant plus que Métropole et mairie se sont mobilisées pour relocaliser la production à Marseille".
Les bâtisses du XIX° siècle présentes sur le site pourraient quant à elles "abriter des expositions et des actions de sensibilisation à la biodiversité", projette l'association.
Une pétition est toujours en ligne.
De sont côté, la mairie de Marseille affirme soutenir le projet. Elle rappelle "son intention de refuser toute forme d’urbanisation et poursuit sa mobilisation pour soutenir des projets agricoles et alimentaires sur ce site". Une modification du PLUi aurait ainsi été demandée, pour les lots concernés, afin de les placer en zone non constructible.