Le procès de la conductrice du car scolaire qui avait percuté un train à Millas, accident qui avait tué six collégiens en 2017, se tiendra en septembre et octobre à Marseille.
La conductrice du car scolaire, Nadine Oliviera, 52 ans, est jugée pour six homicides involontaires mais également pour avoir involontairement causé à dix-sept autres jeunes passagers présents à bord du car scolaire des blessures ayant entraîné une interruption totale de travail allant de deux à 180 jours.
Au terme d'une instruction conduite au tribunal judiciaire de Marseille qui dispose d'une large compétence territoriale en matière d'accidents collectifs, il est reproché à la conductrice de "ne pas avoir prêté attention au caractère fermé du passage à niveau et d'avoir forcé la demi-barrière fermée alors qu'arrivait un train express régional".
"Les barrières étaient levées", persiste la conductrice du car
Nadine Oliviera, qui avait l'habitude de ce trajet, conteste cette conclusion de l'instruction. "Elle maintient que les barrières étaient levées et qu'elle n'aurait jamais franchi une barrière baissée", avait déclaré Me Jean Codognès, son avocat, en février, à l'annonce de son renvoi devant le tribunal correctionnel.
A la demande des défenseurs de Mme Oliviera, le tribunal a accordé, vendredi, un allégement de son contrôle judiciaire en supprimant l'obligation de pointer deux fois par mois dans une brigade de gendarmerie.
Lors des audiences, des juristes et psychologues de l'association marseillaise d'aide aux victimes d'actes de délinquance (Avad) assisteront les parties civiles, familles des enfants décédés dans l'accident et collégiens blessés.
Il en sera de même dans la salle de retransmission des débats à Perpignan. Nadine Oliviera que ses défenseurs ont décrite comme toujours anéantie par le drame bénéficiera elle aussi de l'assistance d'une psychologue. "C'est une affaire très douloureuse pour tout le monde" a observé la présidente du tribunal Céline Ballérini qui a demandé aux avocats des victimes de les inviter à s'exprimer à la barre.
"Il ne s'agit pas de rajouter à la souffrance mais l'idée du tribunal est bien de prendre soin des parties car rien ne remplace l'oralité des débats. On aura à cœur de faire en sorte qu'il sera répondu à toutes les questions".
Lors de cette audience de mise en état, l'avocat de la SNCF a fait part de sa constitution de partie civile alors que celle-ci avait été déclarée irrecevable durant l'instruction.
Plusieurs associations de victimes sont constituées parties civiles et notamment celles créées après ce drame comme "A la mémoire de nos anges" et "Millas 14 décembre 2017".