Bol cassé, rixe, enquête : ce que l'on sait de la mort d'un détenu égorgé à la prison des Baumettes à Marseille

Un détenu a été sauvagement agressé par un codétenu à la maison d'arrêt des Baumettes à Marseille, dans la soirée de mercredi 9 octobre. L'agresseur s'est servi d'un bol cassé pour l'égorger dans la cellule.

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Un homme a été tué par un autre détenu dans la soirée de ce mercredi 9 octobre, ce dernier l'a égorgé et "quasiment décapité", en utilisant comme arme un bol en faïence cassé, selon Jessy Zagari, le délégué du syndicat FO Pénitentiaire. Le drame a eu lieu à la maison d'arrêt des Baumettes, qui accueille des prévenus en détention provisoire comme des détenus condamnés à de courtes peines. 
Circonstances du meurtre, profils de la victime et de son agresseur, France 3 Provence-Alpes vous détaille ce que l'on sait sur cette agression mortelle à la prison des Baumettes.

Une "mésentente" à l'origine du meurtre

Pour une raison encore inconnue, une rixe a éclaté mercredi vers 19h30, entre deux prisonniers partageant la même cellule, dans la maison d'arrêt des Baumettes à Marseille. C'est au moment de sa prise de service de nuit à 19h30 que l'agent pénitentiaire a découvert un détenu égorgé dans sa cellule, précise Catherine Forzi, secrétaire locale FO Baumettes. Elle rapporte que le gardien a constaté que l’œilleton de la cellule était bouché. A sa demande, un détenu l'a débouché et quand il lui a demandé où était le second, il lui a dit : "je l'ai tué, il est mort". L'agresseur a brisé un bol et s'en est servi pour porter un coup de tesson au niveau de la gorge de la victime. Quand les surveillants ont ouvert la porte de la cellule, il y avait du sang partout. La victime a été "quasiment décapitée", a indiqué Jessy Zagari, le délégué FO Pénitentiaire. Les surveillants ont immédiatement donné l'alerte. Malgré l'intervention rapide des secours, la victime est décédée sur place. 

L'administration pénitentiaire à Marseille a confirmé un "incident" aux Baumettes, "avec une personne décédée", et indiqué qu'une enquête pour meurtre avait été ouverte. Le parquet de Marseille a déclaré avoir ouvert une enquête pour meurtre et précisé "qu'à ce stade ces faits semblent avoir pour origine une mésentente entre codétenus et ne sont pas reliés aux événements récents relatifs aux conflits entre bandes rivales sur fond de narcotrafic". Selon Catherine Forzi, secrétaire locale FO Baumettes, il y avait eu des signalements que les deux détenus ne s'entendaient pas et voulaient changer de cellule. L'agresseur a expliqué aux gardiens de nuit : "je le supportais plus, il faisait des crises tout le temps".

La victime originaire des Alpes-de-Haute-Provence 

Le détenu mort dans cette agression mercredi soir était âgé de 22 ans. Il était incarcéré au quartier arrivant de la prison des Baumettes depuis le 22 septembre, selon Franceinfo. Pour l'heure, on ignore depuis combien de jours les deux détenus partageaient la même cellule.

Selon les informations du Dauphiné Libéré, le jeune homme était originaire du village d’Ongles, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il avait placé en détention provisoire à Marseille le 22 septembre dans l'attente de son jugement pour une affaire locale de trafic de stupéfiants. BFMDici rapporte qu'il se procurait aussi des médicaments avec de fausses ordonnances pour les revendre au marché noir. 

L'agresseur condamné à 6 mois de prison

Le codétenu qui a égorgé la victime avec un tesson de bol en faïence cassé est âgé de 25 ans, il s'agit d'un homme qui a déjà été condamné, selon Marc Berkane.

L'homme, un SDF d'origine algérienne selon BFMDici, est sous les verrous pour des faits de trafic de stupéfiants depuis le 5 septembre, purgeant une peine de six mois de prison. La Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires PACA - Corse indique que les deux hommes ne se connaissaient pas.

Selon Catherine Forzi, secrétaire locale FO Baumettes, il y avait eu des signalements que les deux détenus ne s'entendaient pas et voulaient changer de cellule. L'agresseur a expliqué aux gardiens de nuit : "je le supportais plus, il faisait des crises tout le temps".

La surpopulation carcérale en question

L'agression s'est déroulée dans le quartier arrivant, réservé aux nouveaux écroués. Ce quartier arrivant réceptionne les nouveaux détenus, prévenus comme déjà condamnés, qui y séjournent une dizaine de jours, pour tempérer le choc carcéral. Un dispositif créé en 2007 pour limiter les risques de tentatives de suicide à l'entrée en détention.

Les cellules sont prévues pour accueillir un seul détenu, mais ils sont fréquemment deux à y vivre, et parfois jusqu'à quatre détenus, selon Marc Berkane, en raison des problèmes récurrents de surpopulation carcérale. Quelque 8800 détenus sont actuellement incarcérés dans les établissements pénitentiaires de Paca-Corse. Aux Baumettes, le taux d'occupation est de 185 %, l'un des plus élevés de France.

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