L'agression a eu lieu jeudi 16 mai en marge d'une manifestation de riverains à l'Estaque (15e) dénonçant les nuisances des chantiers navals et notamment liés aux travaux sur la forme 10. L'élu Sébastien Jibrayel, adjoint au maire de Marseille, délégué aux sports et son père, ancien député PS, Henri Jibrayel étaient présents et ont été pris à partie par des employés et des militants de la CGT portuaire. Une journaliste de La Provence a aussi été agressée.
Lors de la manifestation, du jeudi 16 mai, des riverains de l'Estaque 15ᵉ à Marseille, contre la pollution sonore notamment occasionnée par la forme 10 des chantiers navals, des employés et des militants de la CGT s'en sont pris à Sébastien Jibrayel, adjoint au maire de Marseille, délégué aux sports et son père, ancien député PS, Henri Jibrayel. Ce dernier a été hospitalisé. Sébastien Jibrayel annonce avoir porté plainte.
La République est à terre.
— Sébastien Jibrayel (@sjibrayel) May 18, 2024
La honte en vidéo.
Je fais confiance à la justice de notre pays pour être intraitable face à un tel agissement.
Henri Jibrayel 72 ans, jeté au sol avec plusieurs crachats. https://t.co/zEcSTRD0uj pic.twitter.com/kV5CHxUiG3
Une manifestation qui tourne mal
Cette manifestation qui s'est déroulée le jeudi 16 mai était à l'initiative de riverains et d'associations venus dénoncer la pollution sonore, mais aussi de l'air des chantiers navals et surtout celle liée aux travaux sur les grands bateaux réceptionnés à la forme 10. Une manifestation qui a eu le don d'agacer la CGT et les employés des chantiers navals venus s'opposer aux manifestants. La tension est vite montée d'un cran et des coups ont commencé à être distribués, lorsque Sébastien Jibrayel et son père sont arrivés sur place.
"À peine, je suis sorti de la voiture, une centaine de personnes s'est approchée, ils m'ont bousculé, m'ont donné des coups de pieds, ils m'ont jeté des projectiles, ils m'ont menacé de mort... mon père s'est interposé et c'est là qu'ils s'en sont pris à lui, le jetant à terre et lui crachant dessus".
Hospitalisation et dépôt de plainte
Les marins pompiers sont intervenus pour porter secours à l'ancien député de 72 ans, qui a été transporté à l'hôpital. "Il a des côtes fêlées et a eu six jours d'ITT", précise l'adjoint au maire.
Sur X, Sébastien Jibrayel est revenu sur ces évènements.
Les plaintes ont été déposées.
— Sébastien Jibrayel (@sjibrayel) May 17, 2024
Maintenant, j'attends de la justice des sanctions sévères à l'égard des individus identifiés.
Nous ne pouvons pas tolérer de tels agissements dans notre société. https://t.co/zEcSTRD0uj
L'agression a été filmée par des manifestants. " Nous avons donné ces images aux forces de l'ordre, une enquête est en cours, les personnes ont été identifiées et j'espère de la justice, les sanctions les plus sévères", indique Sébastien Jibrayel, " c'est la République qui est à terre, qui est attaquée. On ne peut pas laisser passer ce déferlement de violence à l'encontre d'élus. Regardez tous ces maires qui démissionnent, ou pire qui sont tués comme le maire de Signes. C'est inacceptable cette sauvagerie. La justice ne doit pas laisser passer cela".
Une vidéo à l'origine de ce "guet-apens"
Sébastien Jibrayel pense savoir pourquoi il a reçu ce comité d'accueil de la part des employés des chantiers navals.
"Cela fait des mois que je suis aux côtés des riverains et des associations pour faire cesser ces nuisances. Je ne suis pas contre la fermeture des chantiers navals, ni pour la perte d'emplois. Nous voulons juste que les travaux soient encadrés et que la sérénité du quartier revienne", détaille l'élu.
Sur les réseaux sociaux, il publie régulièrement l'avancée de ce combat aux côtés des habitants et la veille de cette agression, où il en appelle à l'armateur, au port et même au préfet, pour trouver " un terrain d'entente".
La veille de l'agression, il a été reçu par le préfet de Région, Christophe Mirmand, et il a obtenu certaines garanties.
Selon lui, "le préfet devrait prendre un arrêté, qui sera publié début juillet sur l'encadrement des travaux," à savoir les horaires.
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Après cet entretien avec le préfet, l'élu a publié sur ses réseaux sociaux, les avancées obtenues et selon lui, "c'est cette vidéo qui a déclenché la colère des employés de la forme 10. Ils m'attendaient, c'est sûr, ils m'ont menacé de mort ainsi que ma famille, une telle violence verbale et physique, c'est inacceptable".
Une journaliste agressée
Il n'y a pas que l'élu et son père qui ont été pris à partie par les employés des chantiers navals. Une journaliste de La Provence a également été "intimidée, insultée, bousculée, ils lui ont volé son téléphone portable et l'ont cassé", indique l'adjoint aux sports.
"J'apporte d'ailleurs tout mon soutien à cette journaliste, qui a subi aussi cette violence inacceptable. Ce n'est pas normal que des journalistes et des élus soient agressés comme cela. Personne ne doit subir ce genre de violence", précise Sébastien Jibrayel.