Chaleur record : "Les saisons sont moins marquées" et le phénomène "ne s'inversera pas"

Des records de chaleurs ont été battus en France en septembre et cela se poursuit en ce début octobre. En cause, le "dôme de chaleur" ce phénomène qui concentre les fortes températures sur la France et l'Europe avec l'anticyclone des Açores.

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Du jamais vu en Provence : 31°C, un 1er octobre à Aix-en-Provence, 32°C à Peyrolles. Il fait très chaud depuis le mois de septembre en Paca et partout en France. Ces records sont dûs à un phénomène météorologique récurrent, le dôme de chaleur, directement en lien avec le réchauffement climatique. 

Un dôme de chaleur récurrent

"C'est une masse d'air chaud de plusieurs milliers de kilomètres, qui s'accumule quand il n'y a pas assez de vent, explique Paul Marquis, météorologue indépendant. La chaleur vient de l'altitude et se répand au sol”.

Ce phénomène s'explique par un blocage des hautes pressions (anticyclone), ici celui des Açores qui stagne au-dessus de la France et de l'Europe. C'est la différence entre les fortes chaleurs récurrentes de l'Europe de l'Ouest et la basse pression sur l'Atlantique. 

Une année particulièrement chaude

"Depuis 10 ans, ce phénomène est récurrent”, note Paul Marquis. Mais il “se produit plutôt au printemps ou l'été avec les fortes chaleurs, c'est donc plus inhabituel de voir ce phénomène en automne”.

Cette année est particulièrement marquante. En 2023, il y a eu la canicule au mois de juillet, des records de chaleurs fin août, une canicule en septembre, le plus chaud depuis le début des relevés et en ce début octobre, les records continuent de tomber en Provence.

Avec par exemple à Istres, une moyenne des relevés de ce mois de septembre de 23,5° quand le précédent record dans cette ville était de 22,8° et datait de 2016. À Salon- de Provence, la dernière plus haute moyenne enregistrée datait de 1991 avec 21,8° et ce mois de septembre a enregistré une moyenne de 22,1°. Sur Marignane, c'est le deuxième mois de septembre le plus chaud jamais enregistré depuis 1949.

"Ces fortes chaleurs vont se poursuivre jusqu'au 12 ou 13 octobre minimum, sans aucune perturbation de prévue", assure Paul Marquis.

“C’est inquiétant"

En cause : le dérèglement climatique. "Le constat global est indiscutable aujourd'hui sur le changement climatique. Autant sur la récurrence que l'intensité de ces coups de chaud", martèle Paul Marquis.

Avec ce phénomène récurrent de dôme de chaleur, plus ou moins marqué, et ces températures élevées, cela va décaler les autres phénomènes comme les épisodes méditerranéens, qui “seront moins nombreux, mais seront plus violents", prédit Paul Marquis.

Le dernier en date, c'est 2020, la tempête Alex et ses conséquences sur la vallée de la Roya. Les épisodes sont plus localisés, comme ceux en Italie, Grèce et en Espagne.

À plus long terme, "les saisons ne sont pas décalées mais sont moins marquées, surtout les intersaisons comme des automnes très doux, des étés très très chauds, des hivers moins froids, avec peu ou pas de neige, et des printemps qui ressemblent à des débuts d'été", constate Paul Marquis avant d'annoncer "cela ne s'inversera pas."

Les prévisions ne sont pas optimistes, "ce sont près de +3 à +5°C d'ici à la fin du siècle" et c'est inquiétant pour la faune et la flore, et oui, c'est peut-être agréable, mais il y aura de grosses conséquences à terme", projette Paul Marquis.

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