Un collectif d'habitants des quartiers Nord de Marseille a saisi la justice pour lui demander d'agir contre l'escalade de la violence qui endeuille les familles. France 3 Provence-Alpes a rencontré Fana. Son fils est mort dans des circonstances tragiques l'année dernière.
La cité phocéenne vit l'une de ses années les plus meurtrières. Déjà 42 morts violentes et 109 blessés depuis le début de l'année. Quant au mois d'août, il a été particulièrement funeste, huit personnes ont été tuées.
Au-delà de ces chiffres, il y a des souffrances qui hantent les familles de victimes, qui souhaitent un soutien psychologique immédiat. C'est le cas de Fana. Son fils unique est mort dans des circonstances tragiques en juillet 2022.
"J'ai l'impression qu'on n'existe pas."
Fana, une mère qui a perdu son filsà France 3 Provence-Alpes
"On comptabilise les morts. Dans les journaux, on parle des crimes sur Marseille, mais la famille n'existe pas. On fait juste un bilan comptable. Et les mamans, on n'a pas de suivi, on est seules", s'exprime-t-elle avec beaucoup d'émotion.
"C'est très dur à vivre"
"Chaque enfant qui part me ramène à mon histoire, ajoute Fana, les larmes aux yeux et la voix qui tremble. Et chaque enfant qui part, je ressens la douleur de la mère. Je pense à la maman, quand on lui annonce le décès de son fils, dans quel état elle est, parce que j'ai été dans cet état, souffle-t-elle. Et ça, c'est très dur à vivre. Et puis, je me dois d'y aller, c'est très important pour moi, parce qu'elle est ma sœur de douleur. Je suis une maman qui a souffert d'avoir perdu son seul fils dans des circonstances tragiques."
Amine Kessaci, 19 ans, a perdu son frère en décembre 2020. Il a fondé l'association "Conscience" et vient en aide aux familles pour leur montrer qu'elles ne sont pas seules. Avec ce collectif, il a assigné l'Etat en justice pour le contraindre à agir dans ces quartiers délaissés.