La réforme de la police judiciaire est la cause du mouvement dans la police judiciaire à Marseille puis dans de nombreuses villes françaises. Elle doit réunir par département et sous une même direction la police aux frontières, la sécurité publique, les renseignements et la police judiciaire.
Quel changement pour les policiers ?
"Si je suis en planque sur un gang de trafiquants de drogue, je pourrais être appelé pour un cambriolage" , témoigne Thomas, chef de groupe à la police judiciaire (PJ) de Marseille.
Toujours selon ce vice-président de l'association nationale de la police judiciaire, la sécurité publique et la PJ dépendront de la même direction.
La sécurité publique est chargée de la petite et moyenne délinquance, elle est dirigée par un directeur départemental.
La PJ travaille sur les meurtres en bande organisée, braquages à main armée, fraude fiscale, viols en série, trafic d’images pédophiles, trafics de drogue, d’armes... Elle dépend des procureurs de la République ou des juges d’instruction. Son organisation est découpée en zones. La zone Sud couvre le territoire de Nice à Marseille, en passant par Avignon.
"La sécurité publique est débordée. Les pjistes (policiers PJ) travailleront sur des cambriolages, des arrachages de colliers, ou encore usage de stupéfiants alors qu'ils sont spécialisés dans l'investigation, les grands prédateurs, le crime organisé," déplore Thomas.
Quelle est la réaction de la justice ?
La police judiciaire est actuellement placée sous le contrôle des magistrats.
L'association française des Magistrats instructeurs qualifie le limogeage d'Eric Arella dans un communiqué. Une décision "inquiétante" qui reflète un "mode de gestion autoritariste".
Dans un autre communiqué, les juges d’instruction de Marseille décrivent leur stupeur en apprenant l’éviction d’Eric Arella. Ils expriment leur "vive inquiétude" sur ce projet de réforme.
Début octobre, Dominique Laurens, procureure de Marseille, s'était inquiétée de cette réforme.
Quelles conséquences immédiates à Marseille ?
Eric Arella, directeur zonal de la PJ depuis 7 ans a été limogé le vendredi 7 octobre. Spontanément, les policiers et commissaires de la PJ de Marseille ont décidé d'annuler trois grosses opérations planifiées la semaine du 10 octobre. Des opérations organisées autour du trafic de drogue.