Des phrases choc en référence au nazisme et des menaces envers des soignants ont été taguées sur la façade d'un centre de vaccination à Marseille. La mairie a porté plainte. La Fondation du camp des Milles dénonce ces propos inadaptés.
Le camp des Milles près d'Aix-en-Provence est un des lieux de mémoire, et raconte l'histoire des internements et des déportations durant la Seconde Guerre mondiale.
La Fondation du Camp des Milles, a été créée pour renforcer la vigilance et la responsabilité des citoyens face au racisme, à l'antisémitisme et à tous les fanatismes.
Face à ces tags, Nicolas Sadoul, le directeur de la Fondation du Camp des Milles s'interroge : est-ce de l'ignorance ou un détournement de faits historiques ? Et rappelle que leur rôle n'est pas d’avoir un jugement moral mais de rappeler les faits historiques, pour ne pas employer à tord des mots lourds de sens :
La collaboration, c'est 2 000 enfants, femmes et hommes déportés à Auschwitz à partir du camp des Milles. Nuremberg c'est le jugement des nazis responsables de 6 millions de morts !
Nicolas Sadoul, directeur de la Fondation du camp des Milles
Quel est le but de l’utilisation de ces termes inadaptés ? Est-ce pour essayer de banaliser les faits ? Beaucoup de questions autour de ces tags. Car "vacciner c'est sauver des vies et pas le contraire, de tels propos sont en décalage total. On est dans une démocratie, si des citoyens veulent critiquer la politique il n'est pas nécessaire de passer par des propos qui entachent la mort de millions de personnes, sans oublier des résistants", explique Nicolas Sadoul.
Le directeur de la Fondation du camp des Milles alerte en tant que vigie démocratique et républicaine pour ne pas "hystériser le débat" et jeter le flou sur des repères, une façon de faire souvent liée aux complotistes : "quand les mots deviennent fous les hommes deviennent fous."
Plainte de la mairie
Scandaleux et inadmissible également pour Michèle Rubirola. La 1ère adjointe au maire de Marseille en charge de la santé réagit vivement à ces tags, et aux affichettes qui menacent les soignants.
Une "réaction de colère, de honte et d'incompréhension, se faire traiter de collabo alors qu'ils sont auprès des Marseillais pendant cette pandémie, pour moi c'est scandaleux", a-t-elle dénoncé.
Des propos recueillis par Jérémie Hessas dans cette vidéo :
La mairie a porté plainte et soutient les équipes qui sont au chevet de la population. Michèle Rubirola parle d'un "acte isolé".
La sécurité autour du centre de vaccination a été renforcée. Un agent de sécurité est sur place, et des patrouilles de police nationale et municipale sont organisées.