Prise de température avant l'embarquement, questionnaire de santé et signalement des cas suspects aux autorités : dans le port de Marseille, les autorités et les compagnies de croisière renforcent leurs mesures de prévention, pour éviter la propagation du coronavirus.
"Signaler toute personne malade à bord", c'est le protocole habituel de chaque capitaine de navire. Avec les risques de propagation du nouveau coronavirus, le protocole a été renforcé : "toutes les déclarations sont systématiquement contrôlées par le port, qui en réfère à l'Agence régionale de santé" précise le port à l'AFP.
"Selon la situation, l'ARS envoie les marins-pompiers à bord, ou un médecin de l'ARS discute avec le médecin du bateau, mais en tout cas, le bateau n'accoste pas tant que le doute n'est pas levé", ajoute le Grand Port Maritime de Marseille.
Depuis le 27 février, tous les passagers (touristes et membres d'équipages) qui embarquent sur les navires de Costa Croisières doivent par exemple d'abord passer par un contrôle de température. "En cas de température supérieure à 37,8°C, on leur refuse l'accès au navire", assure à l'AFP une représentante de la compagnie.
Les passagers doivent aussi répondre à un questionnaire de santé: "S'ils présentent une toux, des difficultés respiratoires, on ne peut les laisser embarquer".
Début février, la compagnie avait déjà interdit l'accès à ses navires aux passagers ayant séjourné en Chine continentale ou en Corée du Sud au cours des 14 derniers jours : "la même mesure est appliquée aux gens ayant côtoyé des personnes contaminées, mais pour ça on ne peut que compter sur l'honnêteté des clients", reconnaît Costa Croisières.
La compagnie précise que toute la filière est très impactée économiquement, du fait des nombreuses annulations de la part des voyageurs inquiets.
L'exemple du Grandiosa, le plus grand navire d'Europe
Le Grandiosa, le plus grand navire de croisière d'Europe, de la compagnie MSC Croisières, faisait escale vendredi 28 février à Marseille, avec 4000 passagers à bord. Venu d'Espagne, il se dirigeait vers l'Italie. Les mesures pour éviter la contamination du coronavirus sont importantes.Les voyageurs viennent de partout dans le monde, notamment d'Asie et d'Italie. Il passe par la Sicile et l'Espagne, des destinations touchées par le coronavirus et faisait ce vendredi escale à Marseille.
A bord, les passagers ne se sentent pas particulièrement inquiets. Il faut dire que les contrôles sont drastiques pour monter dans le navire.
Plus de 4000 passagers
"On a un système de sécurité en deux temps et qui fonctionne bien, explique Patrick Pourbaix, directeur de MSC Croisières. D'abord on a un questionnaire. Les passagers qui auraient séjourné plus de 14 ou 30 jours selon les zones dans des endroits à risque ne sont pas admises à bord. C'est l'intérêt de tous. Quand le questionnaire est rempli il y a un contrôle physique avec des caméras thermiques, si on a une température supérieure à 38 degrés on ne peut pas monter à bord."Un contrôle à chaque escale
Le contrôle se fait à chaque escale.La crainte d'une propagation massive du virus à bord des navires de croisière est apparue avec le cas du Diamond Princess, où 700 passagers sont désormais contaminés, tandis que le navire est en quarantaine depuis plus de deux semaines au large du Japon.
Mais pour Patrick Pourbaix, un nouveau Diamond Princess est impossible en raison des nouvelles mesures de précaution mises en place : "Si une personne est détectée, elle a de la température, elle sera confinée dans sa cabine, débarquée au premier port pour éviter la contamination."
Le navire peut aussi changer de cap si une destination s'avère dangereuse pour ses passagers. Des recommandations identiques ont été données aux autres navires de croisière qui sillonnent les mers européennes.