Coronavirus : l'hydroxychloroquine interdite en France dans le traitement du Covid

Le gouvernement a abrogé mercredi les dispositions dérogatoires autorisant la prescription de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 à l'hôpital en France, hors essais cliniques, à la suite d'un avis défavorable du Haut conseil de la santé publique (HCSP), selon un décret au Journal officiel.

Le Haut conseil de la santé publique (HCSP), saisi par le ministère de la Santé, avait recommandé mardi de "ne pas utiliser l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19" hors essais cliniques, que ce soit seule ou associée à un antibiotique.

De son côté, l'Agence du médicament (ANSM) a annoncé avoir "lancé" la procédure de suspension "par précaution" des essais cliniques évaluant l'hydroxychloroquine chez les patients atteints de Covid-19.

Ces avis suivent la parution d'une étude pointant l'inefficacité et les risques de ce médicament pour les malades du Covid-19.

La parution de cette étude dans la prestigieuse revue médicale The Lancet a déjà incité l'OMS (Organisation mondiale de la santé) à suspendre lundi les essais cliniques qu'elle mène avec l'hydroxychloroquine dans plusieurs pays, par précaution.

En France, en dehors des essais cliniques, l'usage de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 est autorisé à l'hôpital uniquement et seulement pour les cas graves sur décision collégiale des médecins.

Suspension dans les essais cliniques menés en France

Pour parvenir à ces conclusions, le HCSP a analysé "les publications sur le sujet, dont l'article du Lancet", ainsi que "les rapports des centres régionaux de pharmacovigilance rapportant des effets secondaires potentiellement graves, en particulier cardiovasculaires, en lien avec l'utilisation de ce médicament".

Il a conclu "à l'absence d'étude clinique suffisamment robuste démontrant l'efficacité de l'hydroxychloroquine dans le Covid-19 quelle que soit la gravité de l'infection".

De son côté, l'ANSM a annoncé avoir "lancé (...) une procédure de suspension des inclusions de patients dans les essais cliniques menés en France" sur l'hydroxychloroquine, ce qui veut dire qu'il ne sera pas possible d'ajouter de nouveaux malades dans les essais déjà en cours.

Seize essais ont été autorisés en France pour évaluer l'efficacité de l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid.

"Les patients en cours de traitement avec de l'hydroxychloroquine dans le cadre de ces essais cliniques pourront le poursuivre jusqu'à la fin du protocole", précise néanmoins l'ANSM.

Raoult s'en "fiche"

"C'est une opinion comme une autre, si vous voulez je m'en fiche un peu. Le vrai problème c'est la crédibilité, qui est crédible?", a réagi Didier Raoult, selon les premiers extraits d'un entretien qui devait être diffusé mardi soir sur LCI.

De même, le patron de l'IHU Méditerranée-Infection à Marseille a récusé l'avis de l'OMS, qu'il accuse de dire "des bêtises sans arrêt".

Dans une vidéo mise en ligne lundi, il avait déjà qualifié l'étude du Lancet de "foireuse" et rejeté ses conclusions.

Le Pr. Raoult l'utilise chez des patients atteints de formes mineures, en association avec un antibiotique de la famille des macrolides, l'azithromycine.

Cela lui vaut autant de partisans chez le grand public et certains politiques que de détracteurs dans la communauté scientifique.

Les présidents américain Donald Trump et brésilien Jair Bolsonaro sont également convaincus des effets de l'hydroxychloroquine, pourtant non prouvés.

Mais la plus grosse partie de la communauté scientifique s'est montrée très réservée ces derniers mois sur l'utilisation de ce médicament contre le Covid-19, en l'absence d'études prouvant son efficacité et en raison de potentiels effets indésirables graves.

Dérivé de la chloroquine (médicament contre le paludisme), l'hydroxychloroquine est prescrite pour lutter contre des maladies auto-immunes, le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde.
 

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