Jusqu' à sept ans de prison, 200 000 euros d'amende et interdiction définitive d'exercer dans la fonction publique ont été requis contre Renaud Chervet, haut fonctionnaire du conseil départemental des Bouches-du-Rhône en charge notamment des marchés publics.
Sept ans de prison et 200 000 euros d'amendes requis contre Renaud Chervet. L'ancien haut fonctionnaire du conseil départemental des Bouches-du-Rhône en charge notamment des marchés publics est considéré comme la cheville ouvrière de ce vaste système de corruption selon l'accusation.
Une vidéo accusatrice
Au total, 11 prévenus, dont neuf chefs d'entreprises, comparaissaient depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour leur participation, de 2012 à 2016, à un trafic des marchés publics départementaux révélé par le plus grand des hasards, après la découverte d'une banale clef USB lors d'une perquisition dans le cadre d'une enquête sur un trafic de stupéfiants sur la Côte d'Azur mêlant la mafia calabraise N'Dranghetta.
Sur cette clef, plusieurs vidéos, diffusées dès l'ouverture du procès dont une qui montre Renaud Chervet.
Le principal prévenu a été filmé en train de recevoir 10 000 euros en espèces dans une voiture un soir de janvier 2016.
Celui qui a tourné la scène en remettant l'argent, c'est Saïd Meliouh, un entrepreneur candidat aux marchés publics du département.
De lourdes peines requises
Le procureur, Mathieu Vernaudon, a requis contre lui trois ans de prison et 50 000 euros d'amendes.
Pour l'avocat de la collectivité qui s'est constitué partie civile, le parquet considère la corruption comme un mal particulièrement grave et tient à le rappeler.
"Pour que chacun sache qu'à travers l'action du parquet, la corruption également de la partie civile, ce type de fait n'est pas toléré et que tout est fait pour y mettre un terme, y compris pour que chacun sache que les peines prononcées peuvent être particulièrement importantes" , indique maître Gilles Gauer
Avocat du Conseil Départemental 13.
L'avocat de Renaud Chervet se dit abasourdi par la lourdeur des réquisitions, il précise que son client n'a jamais été condamné, et que les faits reprochés remontent à plus de dix ans.
"Ce que je crais au travers de ces réquisitions, c'est que le ministère public représentant la société, demande des peines au nom de l'exemple. L'exemple et l'équité ne font pas souvent bon ménage, et c'est la raison pour laquelle la défense va s'attacher à ramener cette affaire à ces justes proportions", indique Maître Frédéric Monneret, avocat de Renaud Chervet
L'enquête a estimé à 489.326 euros le profit tiré par le fonctionnaire, et ce ne serait "que la face émergée de l'iceberg", selon le procureur Mathieu Vernaudon.
Le jugement devrait être rendu le 2 décembre.