Le syndicat de professionnels de l'évènementiel UPSE demande une "aide adaptée" au gouvernement, face aux restrictions sanitaires, qui pèsent sur leur activité. Il estime les pertes à 10 millions d'euros pour le mois de janvier.
Ils sont DJ, photographes. Ils sont organisateurs d’évènements, de salons. Ils sont fleuristes ou encore traiteurs…
Les professionnels de l’ "Entertainment", s’inquiètent face aux conséquences sur leur activité, provoquées par la 5ème vague de covid. C’est pourquoi par voie de communiqué, le syndicat UPSE (Union des professionnels solidaires de l'événementiel), demande au gouvernement une "aide adaptée".
Car leur statut d’auto-entrepreneurs ne leur permet pas de percevoir un chômage partiel en cas de cessation de travail. Et le travail a bien cessé pour certains, notamment avec la nouvelle jauge instaurée dès ce lundi par le gouvernement : pour trois semaines minimum, les rassemblements sont limités à 2000 personnes en intérieur, 5000 en extérieur.
"La priorité, c'est mes salariés"
Conséquence, salons, vœux de début d'année, séminaires, "depuis décembre, on a des annulations en cascade", explique Hervé Bottaro. Il gère depuis quinze ans la société HB Art' à Marseille, spécialisée dans la prestation son et lumière pour les évènements.
"Depuis décembre, aucun organisateur ne se risque à créer des évènements. On ne veut pas faire de cluster et c'est normal. Mais notre filière est au milieu. Cela touche beaucoup de professionnels", explique Hervé.
Il a cinq salariés, qui "font l'inventaire en ce moment". Car si d'ordinaire la société travaille sur une trentaine de prestations par mois, en janvier, il n'en reste que deux. C'est "une perte de 90% de revenu" de la société.
Depuis décembre, Hervé Bottaro ne se salarie plus : "la priorité, c'est mes salariés".
Les nouvelles restrictions pour endiguer la 5ème vague inquiètent donc tous les professionnels, qui font "le dos rond depuis deux ans".
Car, bien qu’ayant "perdu leurs contrats, leurs événements, leur chiffre d'affaires", la majorité des indépendants "ne sont concernés par aucun des dispositifs prévus par le gouvernement", explique le syndicat UPSE.
Le gouvernement avait pourtant annoncé début décembre, le remboursement des "coûts fixes" en cas de perte de chiffre d’affaire pour ces indépendants. Pas assez selon l’USPSE : "beaucoup d’auto-entrepreneurs ont peu de frais fixes", car ils travaillent seuls, à domicile.
"On est les premiers à s'arrêter, et les derniers à reprendre"
A Marseille, Cédric Angelone a "le moral dans les chaussettes". Il a créé en mars 2020, le Syndicat des Activités Evènementielles, suite au premier coup d'arrêt lié à l'épidémie.
Aujourd'hui, le syndicat compte près de 300 adhérents dans la France entière. Tous craignent que leur activité deviennent saisonnière : "depuis deux ans, on travaille de mars à octobre, comme les saisonniers."
"On nous donne donne une deadline du 23 janvier pour les jauges, mais on pense que ce sera compliqué jusqu'en mars", estime Cédric Angelone.
"On est les premiers à s'arrêter, et les derniers à reprendre. Et çà fait deux ans que çà dure!", s'indigne-t-il. "On a le sentiment que personne ne mesure l'urgence dans laquelle nous nous trouvons" ajoute-t-il.
Lui aussi milite pour que les aides du gouvernement soient adaptées à la spécificité de la filière, mais surtout, il aimerait qu'on "définisse un cadre, un protocole" pour les évènements. "On saura le faire respecter. Et si on estime que notre métier est dangereux, il faut nous apporter des solutions économiques".
Pour le mois de décembre, l'UPSE estime la perte financière de la filière, à 13 millions d'euros, pour 500 personnes sondées, et près de 10 millions pour le mois de janvier.
Les syndicats continueront d'interpeler le gouvernement sur la question. Il y a urgence. Si les salariés pourront percevoir un chômage partiel, les risques de licenciements à moyen terme pèsent toujours. Pour les indépendants, et les petites structures, ils pourraient déposer le bilan.