Sept nouveaux cas du variant britannique ont été diagnostiqués à Marseille dimanche, au lendemain de l’annonce d’un cluster familial probable, a indiqué lors d'une conférence de presse dimanche la première adjointe en charge de la santé Michèle Rubirola.
De son côté, le maire PS de Marseille, Benoît Payan a indiqué vouloir agir très vite pour endiguer la propagation de cette forme mutante et virulente de la Covid-19. "Il faut aller plus loin", exhortant l'État à renforcer les contrôles à l'aéroport de Marignane.
Une mesure qui a déjà fait son chemin en Corse. Lors des fêtes de fin d'année, le préfet de Corse avait exigé la présentation d'un test de dépistage au Covid-19 négatif de moins de 72 heures pour tous les passagers à l'arrivée dans l'île.
"Désormais chaque minute compte pour endiguer la propagation de la souche anglaise", a poursuivi Benoit Payan. "Il nous faut réagir immédiatement, nous souhaitons que l'on sorte des schémas habituels de la crise et tout faire pour tracer, tester et isoler en urgence tous les porteurs potentiels de la souche britannique".
Un premier cas du variant britannique de la Covid-19 a été rendu public samedi par les autorités sanitaires, portant à huit le nombre de cas. Depuis, deux équipes spécialisées des Marins-Pompiers de Marseille sont mobilisées dans quatre arrondissements (7e, 8e, 9e et 12e arrondissements) pour tracer les cas contact. C'est dans le 9e que se situait le foyer principal.
La première équipe, issue de la Cellule mobile d'interventions biologiques, est en capacité de réaliser 20 tests PCR en 20 minutes. La deuxième (Covid-19 Marseille Environment Testing & Expertise) est spécialisée dans les tests des eaux usées, une technique qui permet de repérer des cas positifs jusqu'à six jours avant les premiers signes.
Cinq premières adresses - non précisées - ont été investiguées dimanche matin. Dans l'un de ces immeubles, des traces de Covid-19 ont été trouvées. Une trentaine de résidents ont été testés et deux cas à la Covid-19 ont été diagnostiqués.
Le variant britannique introduit lors des fêtes
A l'origine de ce cluster, selon l'Agence régionale de santé Paca, une famille de cinq Français expatriés en Grande-Bretagne, venus à Marseille pour les fêtes de fin d'année.
La première personne - une femme - à avoir été testée positive a réalisé un test de dépistage par RT-PCR le 31 décembre 2020. L'institut hospitalo-universitaire de Marseille a mis en évidence qu'il s'agissait de la variante du Covid-19 issue du Royaume-Uni.
En phase d'incubation à son arrivée sur le territoire, elle était encore négative, précise les autorités sanitaires.
45 personnes contact ont été par la suite identifiées et 23 personnes ont été testées positives au Covid-19. L'ARS Paca parle d'un "cluster familial probable". L'Agence poursuit par ailleurs "ses investigations pour identifier d'autres éventuels cas contacts et permettre de les dépister".
Une inquiétante propagation du virus
La propagation rapide de nouveaux variants plus contagieux entraîne une relance des cas et un risque d'asphyxie des hôpitaux, comme au Royaume-Uni, qui a dépassé le cap des 80.000 morts, ou en Allemagne, et de nouvelles mesures restrictives à travers la planète, au Québec et en Suède notamment.
En attendant la déploiement des campagnes de vaccinations, dont la lenteur est critiquée, les gouvernements, comme en France ou en Suède, durcissent les mesures pour réduire les contacts, au risque d'aggraver la morosité économique.
Comme dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence, huit nouveaux départements ont avancé leur couvre-feu à 18h, au grand dam des commerces alimentaires, rejoignant quinze départements qui l'avaient fait le week-end dernier.