Covid 19 : trois chiffres qui montrent l'explosion de la précarité alimentaire à Marseille

Depuis le printemps , la crise sanitaire a renforcé les inégalités et fragilisé encore un peu plus les personnes sans revenus.
 

Depuis le début de la crise, la situation des Marseillais les plus fragiles s’est aggravée de façon dramatique. C’est particulièrement vrai dans la cité phocéenne où 30% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et jusqu’à 7 % dans certains quartiers du nord de la ville. Voici trois chiffres qui montrent une explosion de la précarité alimentaire à Marseille.

  • 31 tonnes de denrées ont été distribuées en octobre

L'association Vendredi 13 a distribué 31 tonnes de denrées alimentaires le mois dernier. Cela représente 21 000 repas distribués en un mois. "On a doublé le nombre de nos bénéficiaires au cours de ces deux derniers mois," constate Bernard Nos, le président de l'association caritative. Vendredi 13 organise plusieurs types de distribution. Chaque samedi, elle livre gratuitement des denrées alimentaires à environ 300 étudiants en difficulté des campus universitaires de Luminy, Saint-Jérôme, Timone et Saint-Charles.

Avec son camion "drive", sorte d'épicerie-itinérante, elle assure aussi, tous les mercredis, deux points de distribution de colis pour 150 familles sans aucun revenus, orientées par les travailleurs sociaux. Enfin, elle fournit aussi des denrées sur palettes à plusieurs associations de quartiers qui servent de relais auprès des familles dans le besoin, notamment à la Bricarde, le Plan d'Aou et jusqu'aux Pennes-Mirabeau.

La Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône a fourni la moitié des 31 tonnes de denrées distribuées en octobre par l'association marseillaise, le reste provient de dons et de collectes par les bénévoles.
  • Deux fois plus de repas distribués dans la rue

La distribution de repas pas le Samu social est passé de 500 à 1 000. Depuis le reconfinement, la mairie a réactivé un plan d’urgence alimentaire en direction des populations en grande précarité, et en priorité celles de la rue. Audrey Garino, l'adjointe déléguée aux Affaires sociales, à la solidarité, à la lutte contre la pauvreté a annoncé un doublement des aides alimentaires. "Ce sont 600 000 euros qui ont été réalloués au service Solidarité et Lutte contre les Exclusions pour des dépenses d’urgence qui permettront de doubler l’aide alimentaire portant à 1 000 repas", indique la mairie. Les paniers repas sont distribués par les maraudes quotidiennes du Samu Social à travers la cité.

La Ville de Marseille a par ailleurs proposé à ses agents, dont les activités sont réduites où arrêtées en raison du confinement, de rejoindre les équipes du Samu Social en manque de renforts humains pour répondre à l’urgence.
  • Plus d'un million d'euros de budget débloqués par la Ville

Ces principales dispositions adoptées en conseil municipal lundi sont financées par un budget d'un peu plus de un million d'euros. Une subvention au centre communal d'action social (CCAS) est aussi portée à 200 000 euros, pour aider les familles à faire leurs courses.

La crise sanitaire n'étant pas encore dernière nous, il faut s'attendre à ce que la demande d'aide alimentaire augmente dans les prochains mois selon les associations caritatives. A Marseille, comme ailleurs. Familles monoparentales, retraités ou étudiants, ils sont de plus en plus nombreux à faire la démarche difficile de demander de l'aide. Le réseau des Banques alimentaires, qui organise sa collecte nationale les 27 et 28 novembre, anticipe déjà cette hausse. Selon ses prévisions, près de 8 millions de personnes vont avoir recours à l’aide alimentaire en France cet hiver contre 5,5 millions actuellement. Avec sa collecte, la Banque alimentaire permet seulement d'en aider deux millions.
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