Les chiffres d'hospitalisation et de réanimation sont au plus haut en Paca. A Marseille, les chefs de service de l'AP-HM tirent la sonnette d'alarme. Pour Laurent Papazian, chef de la réanimation de l'hôpital Nord, un confinement est recommandé, voire inévitable.
La situation sanitaire continue de s'aggraver dans la région, selon les derniers chiffres communiqués le 26 janvier par l'ARS Paca.
Le taux d'occupation des lits est de 92,6% dans les Bouches-du-Rhône. Au sein de l'AP-HM, qui compte quatre hôpitaux à Marseille, 245 patients Covid sont hospitalisés dont 62 en réanimation.
Point de situation chiffré #COVID19 #APHM
— AP-HM - Hôpitaux Universitaires de Marseille (@aphm_actu) January 27, 2021
Mercredi 27/01, au total 245 patients COVID-19 sont hospitalisés dont
➡ 62 patients COVID en réanimation
➡ 183 patients COVID en hospitalisation et aux urgences
Depuis le 01/08/20, 419 personnes sont décédées de la #COVID19 à l’#APHM. pic.twitter.com/Sj4r7UacLX
Le couvre-feu à 18 heures "ne freine pas suffisamment le virus" et "un confinement très serré" est à l'étude, annonce ce mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Explosion du nombre d'admissions
Pour le professeur Papazian chef de la réanimation de l'hôpital Nord, la mesure semble inévitable. "À titre d'exemple , sur notre région aujourd'hui, 50 patients viennent d'être admis", explique Laurent Papazian.
Dans son établissement, il y a en temps normal, 39 lits en réanimation. Mercredi 27 janvier, la capacité d'accueil a été porté à 64 dont 60 sont déjà occupés.
"Concrètement, nous sommes en train de déployer des lits supplémentaires, mais on manque de ressources humaines (infirmières, aides-soignantes, ASH et de médecins) pour pouvoir prendre en charge tous ces patients", détaille le médecin.
"Beaucoup sont déjà occupés dans les unités d'hospitalisations conventionnelles puisque là aussi il y a une poussée extrêmement importante. Et la perspective que le confinement n'ait pas lieu en fin de semaine nous inquiète énormément".
Vers un confinement inéluctable?
La question brûle toutes les lèvres. On attendait Emmanuel Macron sur le sujet en début de semaine. Finalement, le Président a décidé d'attendre les chiffres de l'effet couvre-feu de 18h.
"La réponse ne m'appartient pas, car il y a d'autres contingences que les contingences sanitaires", explique Laurent Papazian.
"Mais d'un point de vue strictement médical, sachant que l'augmentation se poursuit 15 jours après le début du confinement, l'augmentation du nombre de patients en réanimation, ce serait le seul moyen d'absorber l'ensemble des patients, nécessitant les soins de réa au moins sur notre région".
Concernant les interventions chirurgicales, l'ARS devrait annoncer dans les prochains jours la réduction ou le report des opérations dites non prioritaires.
"Les choix des admissions et des réanimations ne sont pas d'actualité, nous n'avons pas eu à le faire", tempère le Pr. Papazian.
"Mais je ne vous cache pas que si l'on doit continuer et tenir encore trois à quatre semaines ainsi, il est vraisemblable que nous en arrivions à de telles extrémités".