"Ayons le courage de dire stop, ça suffit" : des bancs rouges pour lutter contre les violences faites aux femmes à Marseille

Samedi 25 novembre, ce sera la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. À cette occasion à Marseille ce mercredi, cinq bancs rouges ont été installés dans les parcs de la ville. Le but : rendre hommage aux victimes de féminicides.

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Mercredi 22 novembre, en amont de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes qui se tiendra le 25, cinq bancs rouges ont été installés dans les parcs de Marseille, pour rendre hommage aux victimes de féminicides par la municipalité. Symboliquement ces bancs peints en rouge le sont pour "ne pas oublier les victimes".

"D'un seul banc rouge, faire digue"

Ces bancs rouges sont "le symbole de l'indicible, de ce qui devrait ne pas être : l'assassinat de femmes par leur conjoint ou leurs ex-conjoints", a déclaré NathalieTessier, conseillère municipale de la deuxième ville de France chargée du droit des femmes.

Une délégation de militantes pour l'égalité de différents pays africains était aussi présente pour cet évènement. L'inauguration s'est accompagnée de la lecture d'un texte de l'auteur et polémiste féministe américaine Andrea Dworkin ainsi que d'une performance de la compagnie théâtrale marseillaise "Krasna".

"Rouge comme ça, ça va faire parler"

"Rouge comme ça, ça va faire parler" et ainsi "on ne les oublie pas": "c'est à la fois un hommage, un symbole mais c'est aussi une forme de lutte", a ajouté l'élue avant de dévoiler le banc flambant neuf installé dans un parc du nord de la ville depuis lequel le panorama sur la baie de Marseille est époustouflant.

"Depuis 2006, il y a en moyenne 100 femmes par an qui sont victimes de féminicide en France", a relevé pour sa part Annick Karsenty, la présidente du comité marseillais de l'association Femmes solidaires, association à l'initiative des bancs rouges en France.

Le mouvement lancé en Corse

Les premiers ont été installés en Corse en 2017 après que "la fille d'une de nos adhérentes a été assassinée par son conjoint", retrace-t-elle. Depuis, une vingtaine a fleuri sur l'île méditerranéenne et partout ailleurs en France. "Les violences faites aux femmes et les féminicides touchent tous les milieux sociaux, la ville comme la campagne", a insisté Nathalie Tessier. "En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint", rappelle la plaque apposée sur le banc. Quatre autres bancs rouges ont été inaugurés mercredi dans des parcs et jardins publics de Marseille, "et il y en aura d'autres", promet l'élue.

"Ayons le courage de dire stop, ça suffit"

"Il faut que les femmes trouvent l'occasion de se protéger, de se mettre à l'abri et surtout de dénoncer parce que, dans mon pays, les femmes ont toujours peur de dénoncer leur bourreau et c'est aussi l'une des raisons qui contribue à ce que cela perdure : (...) ayons le courage de dire stop, ça suffit", a plaidé de son côté Pamela Audrey Derom, fondatrice du Réseau des filles et femmes Elites pour le développement en Centrafrique. Elle fait partie d'une délégation de cinq femmes engagées pour l'égalité en Tanzanie,au Rwanda, en République centrafricaine, en Guinée-Bissau et en République démocratique du Congo qui sont cette semaine en visite d'étude à Marseille. "Les associations alertent, défendent, recueillent, protègent, accompagnent, font tout ce qu'elles peuvent mais les moyens sont exsangues en France", a encore estimé Mme Tessier, dénonçant "un manque cruel de volonté politique au plus haut niveau de l'Etat".

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