La mesure des déplacements dans la cité phocéenne montre que les effets du confinement, qui a débuté le 30 octobre, sont moins nets que ce qui a été observé le 17 mars. Pour certains, c'est la preuve que celui-ci est moins respecté.
Ce samedi, les équipes de France 3 ont aussi constaté la présence de dizaines de personnes sur la plage des Catalans qui, même si elles avaient une attestation en règle, n'étaient pas autorisées à se fixer à cet endroit.
Cette semaine dans le cinquième arrondissement, un café affichait une "vente à emporter" et servait ses clients en terrasse. Un autre, ouvert en tant que tabac, servait à boire à l'intérieur et en terrasse. Dans une grande surface du centre-ville ce mercredi, il suffisait de demander à l'accueil pour obtenir un produit interdit à la vente car jugé non-essentiel.
A partir de ces observations, ce confinement, qui autorise la plupart des entreprises à ouvrir, ainsi que les crèches, écoles, collèges et lycées, semble moins respecté que le premier. Mais qu'en est-il réellement ?
Moins de monde dans les transports en commun
Du côté de la régie des transports métropolitains à Marseille (RTM), la direction générale note que lors de ce premier week-end de confinement, les bus et tramways étaient remplis à 50% de leur charge comparée à un jour équivalent l'année précédente. Le métro était à 40% de sa charge habituelle.Lundi, les métros étaient encore une fois à 40% de leur charge habituelle, les tramways à 35% et les bus à 50%. Pourquoi, alors, certains semblaient bondés aux heures de pointe ? "Il y a 1 000 services de bus par jour, on peut trouver de tout, souligne Pierre Durand, directeur d'exploitation. Il y a bien des bus avec 60 personnes, ça donne le sentiment qu'ils sont pleins."
A la SNCF, on n'a pas encore mesuré les effets du confinement sur les transports régionaux (TER). Sur les trains à réservation (Intercités, TGV, Ouigo), le taux d'occupation était de 60% le week-end du 31 octobre et 1er octobre, un peu plus que lors des dernières semaines où il était de 50% en moyenne. A partir du 3 novembre, il a chuté de 15%. Cette tendance se confirme sur les réservations de la semaine.
Une pollution atmosphérique qui ne baisse pas
Une autre façon d'observer les déplacements des Marseillais, est de regarder du côté de la pollution. Lors du premier confinement, Atmosud, qui mesure la qualité de l'air à Marseille avait noté sur certaines zones une baisse de 50% de la concentration en oxyde d'azote, dégagé par les voitures, par rapport aux mesures des trois années précédentes. Cette fois-ci, le même phénomène n'a pas été observé. L'organisme précise que c'est à la fois lié à la "tolérance" accordée ce week-end pour les vacanciers de retour chez eux et aux conditions météorologiques qui peuvent rendre les mesures difficiles à être interprêtées.Plus de monde sur les lieux de travail...
Pour observer les déplacements des Français, le Conseil scientifique s'appuie notamment sur les données fournies par nos smartphone à Google. Anonymisées, elles permettent aux autorités de savoir où et comment on se déplace. Le géant du web a partagé ces données jusqu'au 1er octobre.
La courbe de la présence sur le lieu de travail dans les Bouches-du-Rhône suit de très près celle de la France. Elle baisse progressivement à partir du dimanche 25 octobre, pendant la deuxième semaine des vacances de la Toussaint et à nouveau le 28 octobre, date de l'annonce du confinement par Emmanuel Macron.
En avril , pendant le premier confinement, la présence sur le lieu de travail a pu atteindre -89% de la moyenne annuelle. Cette fois-ci, elle ne descend pas plus loin que -45% de la moyenne annuelle.
... Et moins à la maison
Google a aussi observé notre présence sur notre lieu de résidence. A partir du 29 octobre, après l'annonce du confinement, elle augmente de quinze points.Le 17 mars , date du premier confinement, dans les Bouches-du-Rhône, il y avait 24% de personnes en plus chez elles que d'habitude. Le 30 octobre, l'écart est de 19% par rapport à la moyenne.
Pour ceux qui n'utilisent pas Google Maps, Apple suit aussi les déplacements de ses utilisateurs. La firme distingue ceux effectués à pied, en transports en communs et en voiture. A Marseille, elle avait observé une baisse brutale des déplacements au premier confinement. Mais cette fois, les données font état d'une chute moins nette.
Même si, à l'occasion de ce nouveau confinement, la baisse d'activité est moins marquée que lors du confinement de mars, dans l'ensemble, les Marseillais semblent moins se déplacer.