Le 22 juin est la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs. Michel Tsimaratos, directeur général adjoint de l’agence de biomédecine, répond à toutes les questions concernant le don d’organes.
Le 22 juin, ce n’est pas juste le deuxième jour de l’été. C’est aussi la journée nationale de réflexion sur le don d’organe. Chaque jour en France, 21 personnes s’inscrivent sur la liste d’attente pour une greffe. Si la grande majorité de la population est favorable à ce don (80%), seulement 47 % en ont parlé à leurs proches.
Si bien qu’un prélèvement sur trois est ainsi empêché. Autant de vies qui auraient pu être sauvées. Il faut savoir que 5 à 7 personnes peuvent bénéficier d’une greffe d’organe vitale, pour chaque donneur décédé prélevé. Michel Tsimaratos, directeur général adjoint de l’agence de biomédecine, a répondu aux questions de France 3 Provence-Alpes concernant le don d’organes.
France 3 Provence-Alpes : faut-il donner de son vivant ou après sa mort ?
Michel Tsimaratos : On peut donner ses organes de son vivant, ou accepter que ses organes soient prélevés après notre mort. Le don vivant est un don volontaire, et n’est donc pas anonyme. On peut donner ses organes à un proche, mais il faut être majeur. La loi dit que l'on n’est pas obligé de donner à un membre de la même famille. On peut donner un rein à un proche, comme son meilleur ami ou une personne de laquelle on est très proche. C’est une manière d’agir pour aider une personne que l’on aime à surmonter la maladie.
Si jamais le donneur n’est pas compatible avec le receveur, en France, il est possible de faire un don croisé. Un donneur D1 souhaite donner à son proche, le receveur R1, mais n’est pas compatible avec lui. Par ailleurs, un donneur D2 souhaite également donner à son proche, le receveur R2, mais n’est pas compatible avec lui.
Si le donneur D1 est compatible avec le receveur R2 et que le donneur D2 est compatible avec le receveur R1, une greffe peut être envisagée entre le donneur D1 et le receveur R2 et une autre entre le donneur D2 et le receveur R1. C’est cela que l’on appelle le don croisé. Nous pouvons aller jusqu’à six couples compatibles.
Chez une personne décédée, on parle de prélèvement d’organes, et le don est anonyme.
Qui peut donner ses organes ?
Tout le monde ! À part dans le cas du don vivant où il faut être majeur, il n’y a pas de limites d’âge. Jeune ou âgé, malade ou en bonne santé, il n’existe pas de contre-indication de principe au don d’organes et de tissus. Sauf si, bien sûr, vous avez une pathologie rénale, on ne greffera pas votre rein. Les conditions médicales à réunir sont très strictes.
Le candidat au don fait l’objet d’un bilan médical complet comportant des examens cliniques, radiologiques et biologiques pour s'assurer de la compatibilité et de l'absence de risque pour le donneur et pour le receveur. En 2020, 3% des donneurs en état de mort encéphalique avaient 17 ans ou moins, 27,7% de 18 à 49 ans, 29,4% de 50 à 64 ans et 40% plus de 65 ans.
Quels organes ou tissus peut-on donner ?
Dans le don vivant, on peut donner un rein ou un bout de son foie. Le prélèvement d’organes concerne les reins, le foie, les poumons, le cœur ou encore le pancréas. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, en 2022, la mobilisation des acteurs de la chaîne du don a permis 397 greffes tous organes confondus, 140 donneurs dont au moins un organe ou tissu a été prélevé, et 42% d’opposition au prélèvement d’organes des donneurs recensés sans autre cause de non-prélèvement.
Les greffes de tissus (la peau, les os, les cornées, les vaisseaux, les artères, les valves cardiaques) peuvent aussi sauver des vies. En 2022, 181 brûlés ont reçu une greffe de peau, 602 malades ont reçu une greffe d’artères, 219 ont reçu une greffe de valves cardiaques, 333 ont reçu une greffe d’os, 822 ont reçu une greffe de tendons ou ligaments et 5692 ont reçu une greffe de cornée.
Comment peut-on devenir donneur d’organes ?
Il suffit d’en parler à ses proches. On peut préciser quels organes on veut bien donner, et ceux que l'on veut concerner. C’est pour cette raison que la journée du 22 juin est très importante. Elle permet de faire diminuer le taux de refus afin de proposer un greffon pour tout le monde. On en a besoin parce que nous n’avons pas suffisamment.
Le don d’organes est-il gratuit ?
Quand on veut être donneur, ça ne peut pas être une démarche intéressée, c’est un don gratuit. On est dans une démarche solidaire, altruiste. Donner un organe, c’est un don de soi. Si cela rend heureux, agir en donnant rend fier, car on permet à quelqu’un de sortir d’une situation difficile.
Site officiel pour s’informer sur le don et la greffe d’organes : dondorganes.fr