Après Paris et Strasbourg, Marseille devrait ouvrir sa salle de consommation de drogue à moindre risque (SCMR) en 2020. La présidente de la Métropole Aix-Marseille Martine Vassal s'est prononcée contre ce projet.
Une salle de consommation de drogue à moindre risque (SCMR) devrait ouvrir en 2020 à Marseille. La ville attend la validation très prochaine du ministère de la santé.
Mais ce mercredi, la présidente de la Métropole Aix-Marseille Martine Vassal s'est prononcée contre ce projet sur son compte Twitter : "Je suis opposée à l’ouverture programmée d’une salle de shoot subventionnée, à deux pas de l’Hôpital de la Conception et du centre-ville".
Je suis opposée à l’ouverture programmée d’une salle de shoot subventionnée, à deux pas de l’Hôpital de la Conception et du centre-ville.https://t.co/lQBJwZ08co
— Martine VASSAL (@MartineVassal) 5 juin 2019
"L’expérience de Paris ou Strasbourg a démontré que les conséquences sont désastreuses pour l’environnement immédiat (commerces, habitations...) de ces lieux où la délinquance liée à la toxicomanie explose" explique la présidente du conseil départemental.
Le lieu est quant à lui déjà trouvé. La salle de shoot se situera dans des locaux de l'hôpital de la Conception, selon une information révélée par La Provence, et confirmée par l'APHM.
explique-t-on à l'APHM.Nous mettrons à disposition le bâtiment destiné au service de l'hospitalisation à domicile, que nous relogerons dans l'enceinte de la Conception
C'est la mairie qui sera en charge de l'organisation et de la gestion du lieu. Le bâtiment donne également directement sur la rue Saint-Pierre. Les personnes concernées pourront s'y rendre plus facilement.
"Cet outil de réduction des risques a fait ses preuves partout dans le monde", a toujours souligné Patrick Padovani, l'adjoint au maire de la cité phocéenne chargé de la Santé, précisant que le maire Jean-Claude Gaudin (LR) soutenait l'ouverture d'une SCMR à condition qu'elle s'installe en milieu hospitalier.
La loi Santé adoptée en décembre 2015 a autorisé l'expérimentation des SCMR pendant une période de six ans, à partir de l'ouverture de la première salle française.
Deux salles ont ouvert leurs portes à l'automne 2016, d'abord à Paris, dans le quartier de la gare du Nord, puis à Strasbourg.
"Il nous faut poursuivre le développement des SCMR", un "dispositif encore jeune et fragile", a souligné lors du colloque strasbourgeois le Dr Nicolas Prisse, président de la Mildeca.
La première SCMR a ouvert en 1986 en Suisse. Il existe aujourd'hui plus d'une centaine de salles de ce type dans le monde, qui permettent aux toxicomanes de consommer leur drogue dans un environnement sécurisé et propre, avec du matériel stérile, en présence de personnel médical.