Le projet de "village insertion" qui devait voir le jour en 2024 dans le quartier Saint-Henri à Marseille a été abandonné. D'autres pistes sont à l'étude.
Dès 2024, il devait accueillir plusieurs familles Roms à Marseille et les sortir des squats et des bidonvilles. Le projet de "village insertion" ne sera finalement pas bâti sur le site où il était prévu : l'ancienne aire d'autoroute de l'Estaque, en bordure de l'A55, dans le quartier Saint-Henri à Marseille (16e arrondissement). Nadia Boulainseur, la maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille et la Préfecture des Bouches-du-Rhône l'ont confirmé ce dimanche 18 février à France 3 Provence-Alpes, d'après une information de La Provence.
"Le Préfet délégué à l'égalité des chances a annoncé l'intention de l'Etat de réorienter le projet", précise Nadia Boulainseur.
De nouveaux sites à l'étude
"Ce lieu ne correspond pas aux nécessités et au mode de vie des personnes de la communauté Rom que nous souhaitions y installer, détaille à La Provence Michaël Sibilleau, préfet délégué à l'égalité des chances dans les Bouches-du-Rhône. Nous abandonnons le projet en l'état, mais pas notre volonté de répondre aux besoins sociaux et d'insertion, qui sont très importants dans le secteur et sur Marseille."
Le 13 février, une cinquantaine de riverains s'étaient rassemblés aux abords du site prévu pour accueillir le "village insertion", afin de protester contre son installation, relate BFM Marseille-Provence.
Dans un ouvrage intitulé "Les "villages d’insertion" : un tournant dans les politiques en direction des migrants roms en région parisienne ?", Olivier Legros, géographe, enseignant-chercheur à l’Université de Tours explique que ces villages sont "installés par l’Etat et par les collectivités locales en proche banlieue à partir de 2007. Ces dispositifs visent l’élimination des grands bidonvilles construits au cours des années 2000 par des Roms roumains et bulgares, le plus souvent sans ressources et en situation irrégulière." Il précise qu’il s’agit d’un "hébergement sur des terrains clôturés et surveillés, et un accompagnement social pendant une durée de trois à cinq ans".
Le préfet à l'égalité des chances promet une concertation des riverains avant de proposer un nouveau projet. De nouveaux sites sont à l'étude.