Après avoir plongé dans les problèmes d'insécurité des cités du nord de Marseille, Emmanuel Macron a poursuivi jeudi sa visite à Marseille en assistant à la rentrée dans une école d'un quartier défavorisé.
Au deuxième jour de sa visite dans la cité phocéenne, le chef de l'Etat est retourneé dans les quartiers nord, dans une école du 13e arrondissement, quartier où le taux de pauvreté atteint 28%.
Emmanuel Macro est arrivé peu après 10h pour visiter l'école Bouge. Arrivé peu avant, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a été copieusement hué.
Le président a écouté les doléances des enseignants et parents d'élève de cette école de type Pailleron qui effectue sa dernière rentrée avant sa destruction.
Cafards, punaises de lit, salles de classes où la température peut atteindre 35 degrés l'été mais où il faut porter blouson et bonnet l'hiver: un professeur a égrené les problèmes, soulignant que ses élèves "méritent mieux" et ne doivent pas grandir dans "l'idée qu'ils méritent ça".
"On va faire ça ensemble", a répondu Emmanuel Macron à ceux qui l'interpellaient. "Ca nous fait du bien: car dans les quartiers Nord on est un peu oublié", a confié Narwel à propos de cette visite présidentielle qui s'est poursuivie par un jeu de question-réponse sous l'oeil des caméras, dans une classe de CM2, au cours duquel un élève a dit vouloir plus tard "être président ou concessionnaire".
"On attend plus de sécurité dans l'école, plus de matériel, de personnels aussi et des infrastructures pour les jeunes dans le quartier", témoignent des parents d'élèves. "C'est trop vieux, il faut repeindre les murs, il fait très froid dans les classes, il faut plus d'hygiène et de sécurité".
C'est dans ce quartier du 13e arrondissement, à une centaine de mètres de l'école, que la guerre de territoire entre trafiquants de drogue à fait l'une de ces dernières victimes. "On a très, très peur, on n'ose plus sortir, on ne laisse pas les enfants sortir", témoigne une maman.
Un plan d'urgence de plus d'un milliard d'euros pour Marseille
Cette visite de terrain sera suivie par la présentation, dans l'après-midi au palais du Pharo, du plan "Marseille en grand" qui comprendra une série de mesures et de projets, "co-produits avec les collectivités", selon l'Elysée, pour un montant qui n'a pas été dévoilé mais devrait dépasser le milliard d'euros.
Emmanuel Macron annoncera notamment que l'Etat participera largement au vaste plan de rénovation, lancé par la municipalité, de plus de 200 des 472 écoles de la ville.
L'éducation est l'un des trois priorités de ce vaste plan, présenté comme "historique", pour permettre à la deuxième cité de France - près de 900.000 habitants pour la ville et de 1,6 million pour l'agglomération - de tenter de rattraper son retard.
Les deux autres sont les transports collectifs dans une ville qui ne compte que ndeux lignes de métro et la réhabilitation des logements insalubres près de trois ans après le drame de l'effondrement d'immeubles dans la rue d'Aubagne. Il devrait annoncer un programme pour l'hôpital de la Timone.