Macron à Marseille : visite dans la cohue d'un quartier défavorisé pour le président de la République

Emmanuel Macron est arrivé mercredi à Marseille pour présenter un ambitieux plan destiné à répondre aux "urgences" sociales, éducatives, économiques et sécuritaires de la deuxième ville de France. Le président est à la cité Bassens (15e), pour rencontrer des habitants des quartiers défavorisés.

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Emmanuel Macron est arrivé sous les "youyous" d'habitants de la cité Bassens, dans les quartiers nord de Marseille, peu après 17h30 mercredi. 

Prenant un véritable bain de foule dans cette cité du 15e arrondissement, le chef de l'Etat a d'abord dialogué avec des jeunes rassemblés sur un muret pour le voir.

Premier échange avec un éducateur, "on a une école abandonnée, il y a rien pour nous",  intervenant dans une cité d'un arrondissement voisin, les Marronniers, où un adolescent de 14 ans a été tué par balles le 18 août près d'un point de deal.

Progressant au milieu de la foule, Emmanuel Macron est ensuite allé parler à un groupe de femmes, tenant même la main de l'une d'entre elles très émue. "J'ai tellement souffert, il n'y a pas de mots, je veux partir" de la cité, lui a lancé une autre d'entre elles.

Signe de l'importance qu'il veut donner à ce "plan Marseille", ce déplacement de deux jours et demi est le plus long que le chef de l'Etat consacre à une seule ville depuis le début de son quinquennat.

Le chef de l'Etat s'est entretenu avec des représentants d'association. "On espère des changements, votre venue est un espoir pour que nos enfants grandissent avec un avenir", a déclaré Zakia Tir, représentante de l'asssociation Les femmes de Bassens.

"Nous les jeunes des quartiers Nord on peut s'investir, dans l'écologie, le social", a surenchéri Amine Kessaci, dont le frère a été tué dans un règlement de compte. Son corps a été retrouvé carbonisé dans une voiture.

"La criminalité à Marseille ne date pas d'hier, mais face à un certain laisser-aller, il y a cette barbarie qui s'est installée", a-t-il encore dénoncé.  

Des jeunes ont encore interpellé Emmanuel Macron sur la "galère des cités", sur le chômage et la discrimination qu'ils subissent. "J'ai fait de la prison oui, mais j'essaye de m'en sortir, mais je n'y arrive pas, essayez de faire quelque chose pour tous les jeunes", a témoigné masque sous le coup un habitant. 

Dotée de deux lignes de métro, trois lignes de tramways, dont les parcours sont parfois parallèles, et 93 lignes de bus, la cité phocéenne n'offre aucune liaison directe entre les quartiers pauvres du Nord et ceux plus aisés du Sud. 

Des cités gangrénées par le trafic de drogue. Avec 156 "plans stups", soit "deux fois plus que des bureaux de poste", des dizaines de milliers de personnes vivent notamment dans des conditions souvent infernales dans une quarantaine de cités des quartiers populaires de la ville.

Pour montrer la mobilisation de l'Etat, Emmanuel Macron a donc choisi, après un passage à la mairie de Marseille, de rencontrer des habitants de la cité Bassens, dans le 15e arrondissement de Marseille. Une visite sous très haute protection. L'ensemble de la cité a été quadrillée par un important dispostif policier. 

Un rendez-vous qui n'était pas prévu à son agenda officiel mais qui est un souhait d'Emmanuel Macron, selon la maire adjointe de Marseille Samia Ghali.

"Il faut des moyens globaux en matière d'éducation, de services publics, de policiers", a réclamé sur CNews Samia Ghali, dénonçant "des prisons à ciel ouvert, avec un gardien à l'entrée de la cité qui vous autorise ou pas à rentrer ou sortir de chez vous".

Il abordera ensuite le sujet le plus brûlant au commissariat nord de Marseille. Gérald Darmanin déjà a promis 300 policiers de plus à Marseille d'ici 2023, mais le maire estime qu'il manque encore 800 policiers nationaux.

Dans la soirée, le chef de l'État rencontrera au fort d'Entrecasteaux des élus locaux et les "forces vives" de la ville.

Jeudi matin, il assistera à la rentrée dans une école des quartiers nord. La municipalité a annoncé un vaste plan de rénovation de plus de 200 des 472 écoles de la ville pour 1,2 milliard d'euros, dont une partie sera prise en charge par l'Etat.

Le président devrait aussi faire des annonces pour combler le déficit criant de transports à Marseille, qui ne compte que deux lignes de métro pour ses 870.000 habitants. Et des investissements sont attendus pour réhabiliter les logements insalubres, près de trois ans après la mort de huit personnes dans l'effondrement d'un immeuble rue d'Aubagne.

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